Quand elle a entendu que des milliers de personnes affluaient depuis la frontière marocaine jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta, Gloria Nisrin reconnaît qu’elle a paniqué. “Pour être honnête, j’étais un peu effrayée parce que certains disaient qu’ils allaient demander aux colons de Ceuta de partir”, explique cette trentenaire qui vit dans ce bout de terre espagnole située dans le Nord du Maghreb, et également revendiquée par le Maroc. “Mais quand je les ai vus retirer leurs vêtements mouillés et marcher dans les rues en sous-vêtements, on a été plusieurs voisins à leur donner des habits”, continue-t-elle, affolée de “les voir comme ça, errant, les pieds abîmés à force d’être pieds nus”.

Les images de la marée humaine de quelque 8 000 migrants traversant à la nage la frontière marocaine ont fait le tour du monde. Sur place, les 84 000 habitants ont d’abord eu peur. Au point que de nombreux bars et magasins ont […]