En Russie, moins de six mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, l’opposition relève la tête. Certes, elle ne se fait aucune illusion sur ses chances de victoire. Elle sait que Vladimir Poutine va être reconduit pour un nouveau mandat de six ans et que la faiblesse de ses adversaires les condamne à livrer un combat perdu d’avance.

La dérive autoritaire du régime, qui décourage une grande partie de la population, entrave le bon fonctionnement de la démocratie. Le principal opposant au président Poutine, Alexeï Navalny, qui s’est révélé en 2013 en se portant candidat à la mairie de Moscou et en obtenant, à la surprise générale, près de 30 % des voix, est harcelé par la police.

Il pourrait être empêché de se présenter à l’élection présidentielle après deux condamnations controversées pour détournement de fonds. En dépit des manœuvres et des intimidations du pouvoir, qui cherche à étouffer par tous les moyens, y compris l’assassinat, les voix contestataires, une poignée d’activistes n’a pas renoncé à se faire entendre. Elle peut aujourd’hui se prévaloir d’un relatif succès aux élections locales du 10 septembre, en particulier à Moscou, où elle est parvenue à faire élire près de 150 conseillers d’arrondissement, sous la bannière des « Démocrates unis », et même à remporter tous les sièges dans l’arrondissement Gagarinski, au centre de la ville, celui dans lequel vote Vladimir Poutine. Succès symbolique, qui […]