Pour Thierry Schuler, accueillir des personnes qui vivent une situation dramatique va de soi depuis que petit, il a entendu ses parents et grands-parents évoquer leur exil dans le Périgord en 1939, lors de la guerre. De plus, sa femme, lui et leurs enfants ont vécu quatre ans en Afrique. C’est donc tout naturellement que dès le mois de mars dernier, ils ont répondu à l’appel de la FEP et proposé leurs services.

Dès l’arrivée de Fahim et Lana, le contact a été chaleureux : « Malgré les drames qu’ils ont vécus, ils gardent le sourire et sont très ouverts », explique Thierry Schuler. « Il y a bien la barrière de la langue, mais on communique en anglais et si nécessaire, Lana traduit en arabe. » Cette dernière a pu être scolarisée sans difficulté dans un collège de Haguenau où elle se rend chaque jour seule, en train. Quant à Fahim, ancien assistant ingénieur dans le génie civil qui a fait dix ans de prison pour s’être opposé au régime syrien, il montre lui aussi beaucoup de bonne volonté pour apprendre le français par internet.

Selon Thierry Schuler, accueillir des personnes réfugiées n’est pas compliqué mais demande de la disponibilité. Son épouse Anita n’a pas d’activité professionnelle actuellement, cela lui permet d’accompagner Fahim dans ses démarches en vue de l’obtention du statut de réfugié. Prochaine étape : trouver un logement plus pérenne, en lien avec la FEP.
En attendant, les échanges entre les deux familles sont très riches. « On reçoit autant qu’on donne ! », confie Thierry Schuler, heureux de découvrir la gastronomie du Moyen-Orient que Fahim lui fait peu à peu découvrir. Ensemble, ils parlent aussi de la situation en Syrie et évoquent des questions de religion – Fahim et Lana sont d’origine musulmane ; chez les Schuler on prie le Dieu de Jésus-Christ avant les repas.