Originaire d’Orléans, né en 1904 d’un père d’ascendance juive et d’une mère protestante, le jeune Jean Zay est porté par son milieu même à la sympathie pour la République en un temps où celle-ci n’avait rien d’évident dans une Europe où les monarchies dominaient encore. Survient la guerre de 1914. Le garçon n’en est que témoin ; il n’en partage pas moins la passion patriotique de rigueur qui lui faisait dénoncer la « barbarie des boches » et dessiner sur son cahier d’écolier « des pioches pour enterrer vivants les prisonniers ». Adolescent, il vire de bord et devient pacifiste convaincu, refusant le culte des […]