L’Ascension, une fête qu’on entend de moins en moins, un mot qui sonne parfois comme un vieux souvenir religieux. Et pourtant, en 2025, cette célébration peut-elle encore avoir du sens ou est-elle devenue un truc complètement dépassé ? Antoine Nouis, pasteur et auteur, est là pour m’aider à comprendre pourquoi cette fête, vieille de plus de 2000 ans, continue de faire débat aujourd’hui.
L’Ascension, enracinée dans la tradition chrétienne, symbolise l’élévation du Christ vers le Père, quarante jours après sa résurrection ; elle rappelle aux croyants la promesse d’une présence spirituelle continue. Ce récit ancien, loin d’être obsolète, conserve une portée spirituelle forte en offrant un horizon d’espérance et de transcendance, dans un monde souvent marqué par l’incertitude. Dans un contexte sociétal de plus en plus sécularisé, sa célébration devient un acte de témoignage, à la fois intime et communautaire, affirmant une foi vivante au cœur d’une société en mutation.
L’Ascension marque l’élévation du Christ auprès du Père, accomplissant la Résurrection selon les Évangiles, et ouvrant à la Pentecôte selon les Actes, se plaçant ainsi à la charnière entre la fin de la vie terrestre du Christ et le début de l’histoire de l’Église. L’Ascension porte une forte pertinence spirituelle en rappelant que le Christ, désormais auprès du Père, agit à travers son Esprit, et confie à ses disciples – donc à l’Église – la responsabilité d’incarner sa présence dans le monde. La célébration de l’Ascension varie selon les Églises, mais au-delà du rite, sa signification théologique demeure essentielle : elle affirme que le Christ est désormais auprès du Père, et que sa présence dans le monde passe désormais par la responsabilité des croyants et les signes qu’ils posent au nom de Dieu.
L’Ascension porte encore un message pour une société sécularisée : elle interroge notre rapport à la transcendance, au sens et à la responsabilité collective. Même en dehors d’une foi active, cette fête peut garder une portée symbolique ou culturelle forte, en évoquant l’élévation, le passage de relais, ou encore l’idée d’une mission humaine. Concrètement, faire vivre ce type de fête dans un monde qui ne parle plus le langage religieux suppose de redonner du sens aux rites, de les relier à des questions contemporaines — comme l’engagement, la communauté ou la quête de sens — et de les inscrire dans des formes narratives accessibles à tous.
L’Ascension rappelle à chacun sa responsabilité humaine et spirituelle : entre la présence passée du Christ et l’attente de sa venue, c’est à l’humanité — et particulièrement à l’Église — de témoigner activement de l’espérance et de porter du sens dans le monde. L’Ascension peut être interprétée aujourd’hui comme une fête de la liberté et de la responsabilité humaine, nous invitant à prendre part activement à la conduite du monde en conscience et en espérance. L’Ascension nous rappelle que notre responsabilité humaine – envers le monde, la nature, la société – peut sembler vertigineuse, mais qu’elle n’est pas portée seule : elle est habitée et soutenue par la présence de l’Esprit, qui accompagne l’humanité dans cette tâche collective et personnelle.
Un podcast de Phare FM.