Une manière unique de découvrir l’autre, à travers à la fois une expérience de vie et des enseignements à la qualité reconnue : les diplômes sont remis par la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg et par l’Institut catholique de Paris. Le Défap propose d’ailleurs régulièrement des bourses pour des étudiants en théologie qui voudraient s’initier au dialogue interreligieux au Maroc.
Lors de sa visite à Rabat le 30 mars 2019, le Pape François a évoqué l’institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa, voyant un «signe prophétique» dans sa création «par une initiative catholique et protestante au Maroc». Vous en êtes aujourd’hui le directeur. Qu’est-ce qui vous a conduit à diriger cet institut ?
Jean Koulagna : Je suis un pasteur luthérien camerounais. Je ne suis pas à proprement parler un spécialiste des questions de dialogue interculturel. Je l’ai d’abord pratiqué sur le terrain, car au Nord-Cameroun, on côtoie l’islam tous les jours. Je suis plutôt spécialiste en sciences bibliques, notamment en Ancien Testament. Mais je crois que si j’ai été choisi pour diriger l’institut Al Mowafaqa, c’est d’abord dû à mon expérience d’immersion dans un milieu où l’islam était fortement présent. Depuis, j’ai développé au Maroc d’autres compétences dans le dialogue interculturel et interreligieux, de façon plus formelle, avec un regard peut-être moins naïf. Et j’ai beaucoup appris… De la même manière, à l’institut Al Mowafaqa, chaque jour qui passe m’apprend de nouvelles choses.
À quels besoins répondait la création de cet institut ?
Jean Koulagna : L’institut a été créé à l’initiative de l’Église évangélique au Maroc (EEAM) ; et Al Mowafaqa a été véritablement inventé par le pasteur Samuel Amédro côté protestant (l’ancien président de l’EEAM), et l’archevêque Vincent Landel côté catholique. Les motivations en étaient d’abord […]