Certaines caricatures sont plus intéressantes que l’original. Dans le cas du « pape émérite » Benoît XVI, c’est l’inverse. L’homme, le mystique, l’intellectuel, l’écrivain et le grand lecteur valait mieux que ses caricatures.
Alors qu’il a tiré a révérence le 31 décembre 2022, ses nombreux écrits restent, notamment sur une approche de l’unité chrétienne qui revendiquait un dépassement des « manoeuvres diplomatiques » (qui marquent et ont marqué bien des dispositifs oecuméniques).
Ce « mécontemporain », selon la belle formule de Jean-Pierre Denis, a laissé une oeuvre théologique dense et forte, qui méritera relecture.
Un héritage théologique et une pensée située à partir de laquelle feu Benoît XVI a notamment entretenu des relations exigeantes, et souvent clivantes, avec le protestantisme dans sa diversité.
Benoît XVI aura sans doute involontairement rendu un grand service aux « Eglises protestantes » (il n’aurait pas utilisé le terme « Eglises ») en défendant bec et ongle le célibat des prêtres catholiques, dans un livre co-signé avec le cardinal Sarah en 2020.
Une option sociologiquement, culturellement et anthropologiquement à contre-courant des attentes de la société, marquée par une réévaluation tendancielle du […]