Certes l’ex-président de gauche Lula a été élu de peu (50,9 % des voix), le 30 octobre, face à l’extrême droite du président sortant Jair Bolsonaro, lequel ne s’est publiquement exprimé que deux jours plus tard pour concéder sa défaite. Reste que le Brésil (et ses plus de 200 millions d’habitants) demeure ultra polarisé. Le 31 octobre, l’épiscopat brésilien a appelé, sur son site, les Brésiliens à “la réconciliation”, alors que la religion avait beaucoup été instrumentalisée à des fins électorales lors de la campagne présidentielle, écrit La Croix.
La religion avait été au cœur de la campagne
“La conclusion de ces élections 2022 nous appelle encore plus à la réconciliation, essentielle à la nouvelle page qui s’ouvre. L’exercice de la citoyenneté ne s’arrête pas à la fin de ce processus électoral”, a déclaré l’Église brésilienne, citée par le quotidien catholique. Et les évêques d’ajouter : “Que tous puissent marcher ensemble pour construire une meilleure politique, une politique qui soit au service du bien commun, tel que défini par notre bien-aimé pape François. C’est ce que nous implorons, dans la prière, pour notre pays.”
Pour rappel, le Brésil est la nation la plus catholique du monde, comptant près de 123 millions de fidèles. Par ailleurs, note La Croix, l’évangélisme représente un tiers de la population. La religion avait ainsi été placée au cœur de la campagne présidentielle. Mi-octobre, la conférence épiscopale du pays (CNBB) avait déjà fustigé “l’intensification de l’exploitation de la foi et de la religion dans l’espoir de gagner des voix”, condamnant également “avec fermeté l’usage de la religion de la part de n’importe quel candidat dans le cadre de sa campagne électorale.” Dans un tel pays tant divisé, les deux prochains moins s’annoncent tendus car l’actuel président Bolsonaro reste en fonction jusqu’au 1er janvier 2023, date de la passation de pouvoir.