Né dans une famille catholique en 1982, Bruno fait son premier camp à 28 ans, grâce à une cousine qui lui demande de la seconder et de s’occuper de la trésorerie lors d’un camp d’été. Enthousiasmé, il reste dans l’équipe régionale sud-est de l’Île-de- France, qu’il apprécie beaucoup, et dans laquelle il s’intègre facilement. Pendant quatre ans, il est trésorier régional, puis, les deux années suivantes, il anime le réseau des cadres trésoriers. Grâce à cette charge, il apprend à connaître le mouvement. Il visite tous les groupes : la région représente environ 230 membres, jeunes, responsables et cadres confondus, répartis en six groupes locaux rattachés à une ou plusieurs paroisses protestantes.

Une richesse d’expérience

En 2014, Bruno devient coordonnateur régional, c’est-à-dire qu’il s’occupe de l’aspect administratif de la vie de la région : par exemple, les relations avec le ministère de la Ville de la Jeunesse et des Sports. Il veille aux activités des différents groupes : Louvettes et Louveteaux pour les 8-12 ans, Éclaireuses et Éclaireurs entre 12 et 16 ans ainsi que les Aîné(e)s de 16 à 18 ans. Il s’occupe aussi de la formation des responsables. Entre temps, il s’est aussi formé : formation sur « le tas ». Il alterne les temps de formation avec ses activités. Lors de sa rencontre avec l’EEUdF, Bruno travaille déjà depuis quelques années. Sorti d’une école d’ingénieurs de Lille, il a travaillé un an au Congo et quatre ans en Martinique avant de s’installer en région parisienne. Il a acquis de l’expérience dans plusieurs domaines qui seront utiles au mouvement : ses qualités de trésorier sont reconnues. Comme les autres responsables du mouvement, il franchit les étapes : BAFA (brevet d’aptitude à la fonction d’animateur), puis BAFD (brevet d’aptitude à la fonction de directeur). Son âge et son expérience lui permettent d’être tour à tour formateur, puis apprenti. Son expérience de trésorier- comptable lui permet d’initier les autres responsables.

Apprendre en faisant

Bruno a dû beaucoup travailler sur les relations parents-enfants et en psycho-pédagogie. Il a été séduit par la méthode scoute unioniste : le respect de chacun, la liberté, la dignité, l’éducation à la citoyenneté et à la nature en adéquation avec la société ; les EEUdF parlent d’éducation durable. Le mouvement est protestant mais ouvert à tous : lui-même se dit agnostique mais imprégné des valeurs chrétiennes. Les moments spi, temps de louange ou lecture de la Bible, ne sont pas obligatoires. En pédagogie, pas de réponses toutes faites aux jeunes, mais on doit leur faire se poser clairement les questions et ce sont eux qui trouvent les réponses, dit-il. Bruno aime particulièrement les camps de formation, une semaine pendant laquelle en général le travail est intensif de huit heures du matin à minuit et à la fin duquel les jeunes responsables sont heureux d’avoir participé, d’apprendre en faisant, conformément au mot de Lord Baden Powell, fondateur du scoutisme.

Une grande aventure

Conduire les enfants, puis les ados et enfin les aînés vers l’autonomie est aussi le challenge des EEUdF. Pour les petits, 20 % du temps en autonomie, le reste en groupe ; pour les plus grands, 80 % en équipe et 20 % en groupe, tout cela dans le respect de l’autre et celui de la nature. La grande aventure unioniste peut commencer, même tard. Pour Bruno, ce n’est pas un problème. Tous ceux qui sont complexés car ils sont âgés et n’ont pas fait de scoutisme très jeunes, il les invite à venir voir les cadres qui sont nombreux à avoir rejoint le mouvement assez tard, car l’enjeu n’est-il pas de laisser le monde un peu meilleur que nous l’avons trouvé, comme le souhaitait Lord Baden Powell.