On le perçoit dans l’Église catholique française, à travers le nombre de baptêmes d’adultes, qui est passé de 3639 en 2021 à 7135 en 2024. Si l’on pensait d’abord à un simple rattrapage des années Covid, on s’aperçoit que c’est peut-être le début de quelque chose de plus profond. Et cette tendance se vit aussi en Suisse romande, où les catéchumènes adultes sont passés de 360 à 606 sur la même période.

Selon l’étude de la Conférence des évêques de France, le profil de ces nouveaux convertis n’est pas corrélé à une démarche identitaire traditionnelle. C’est plutôt l’histoire d’une génération qui a grandi sans références religieuses, mais aussi sans préjugés sur l’Église, et qui cherche un sens à la vie que la société contemporaine ne leur apporte plus. Son intérêt n’est pas pour l’institution, mais pour le Christ.

Et qu’en est-il du côté protestant ?

Ce que je constate dans ma paroisse, c’est l’attention grandissante des jeunes lors des cours de catéchisme. Ils ne sont pas plus crédules, mais ils ont intégré que le monde n’allait pas vers le beau, et ils cherchent où trouver de l’espérance. Par ailleurs, pour la première fois depuis de longues années, ma paroisse a vécu deux « entrées en Église » de personnes dans la cinquantaine, qui après un cheminement personnel cherchaient un lieu où ancrer leur foi. Ce sont des signes discrets, mais qui devraient nous inviter à nous demander si nous serons un partenaire crédible pour accompagner la quête de ceux qui ne cherchent pas une identité ecclésiale, mais qui veulent rencontrer le Christ.

Antoine Nouis, théologien, pour pour « L’œil de Réforme »

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