Christelle vient de Mus, petit village situé entre Nîmes et Montpellier, aux portes de la Camargue. Elle a grandi dans un milieu chrétien et engagé. Son père fut pasteur avant de devenir conseiller conjugal et familial. Il s’est spécialisé dans la relation d’aide chrétienne et la formation auprès des Églises protestantes. Sa sœur ainée est théologienne et traductrice de la Bible. Lorsqu’elle était enfant, ses parents avaient ouvert une petite librairie chrétienne à Clermont-Ferrand, attenante à leur Église. « À la maison, dit-elle, nous étions entourés de livres. Ma mère est une très grande lectrice, elle a été correctrice dans le monde de l’édition. » Pour elle, travailler dans le milieu du livre était presque normal.
Au service de l’Église dans le monde
Être libraire dans une librairie religieuse a beaucoup de sens pour Christelle. « C’est ma manière à moi de servir l’Église et mes contemporains », affirme-elle avec un grand sourire. Ce métier lui permet d’être ouverte sur le monde extérieur et de témoigner dans la cité. Christelle veut servir toutes les Églises du protestantisme qui partagent la même vision que la Fédération protestante de France. « J’aime la diversité des personnes rencontrées et des opinions exprimées, déclare-t-elle, même si parfois je ne suis pas d’accord avec tout ce qui est écrit. » Christelle et ses collègues exposent leurs stands lors de synodes, conférences, congrès et fêtes d’Églises. C’est une part importante de leur activité et une manière pour eux de se rapprocher des clients et des paroisses. Rencontrer le pasteur, les jeunes disposant d’un pass Culture, le croyant depuis une semaine ou trente ans, de milieu luthéro-réformé ou d’une Église évangélique, dans la librairie ou en dehors, est un grand plaisir pour elle. « J’aime mon travail au sein de la librairie parce qu’il est varié et cette variété me plaît », conclut-elle !
Avec une foi engagée
Depuis quatre ans, Christelle est engagée dans l’association Une place pour elles. Le but de cette association est de sensibiliser aux violences conjugales. Pour mémoire, une femme est tuée tous les deux jours en France, sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Cette association veut rendre visible, par un geste symbolique, la place qui aurait dû être occupée par cette femme qui n’est plus là, en recouvrant une chaise avec un tissu rouge. « On peut faire cette opération dans tous les lieux publics. D’ailleurs, dit-elle, j’ai eu l’occasion de mettre en place cette chaise lors de synodes régionaux ou nationaux de l’Église protestante unie de France, du congrès des Églises baptistes, ou dans ma librairie. » L’engagement de Christelle a commencé très jeune. D’abord, dans le mouvement scout de l’Église évangélique baptiste de Nîmes, où son oncle était pasteur. Ensuite, dans des colonies pendant une quinzaine d’années, en tant que participante puis comme monitrice, après avoir passé son BAFA. Depuis sa jeunesse, Christelle a une grande sensibilité à l’injustice. « Mes parents m’ont donné ce goût du militantisme. Eux-mêmes sont très engagés dans la lutte contre les abus sexuels et spirituels au sein des Églises. »
Face aux grands sites Internet et leurs promesses de livraison rapide, Christelle et ses collègues veulent apporter autre chose : le conseil et l’accueil. Internet et les réseaux sociaux leur permettent de maintenir ce plus, en étant actifs et en gardant un lien avec leurs clients. Ils souhaitent garder une ligne éditoriale ouverte et engagée.