L’intitulé du colloque donne le ton : “L’homosexualité, parlons-en”. Car, malgré des évolutions, l’homosexualité demeure taboue au sein de l’Église catholique. Il suffit, par exemple, de se pencher sur le paragraphe 2357 du Catéchisme de l’Église catholique qui, précise La Croix, qualifie les “actes d’homosexualité” d’“intrinsèquement désordonnés”. Samedi 19 novembre, près de 300 personnes ont participé, en présentiel ou en visio, à cet événement organisé par l’association “Reconnaissance”, “une association de chrétiens engagés dans l’Église, laïcs et parents de personnes homosexuelles.”
Ce fut le troisième colloque de cette association qui a vu le jour en 2021. Et il s’est tenu à la Maison des familles de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Comme l’indique La Croix, “Reconnaissance” a, depuis sa création, entamé un dialogue “apaisé et constructif” avec la Conférence des évêques de France (CEF). “En tant que parents engagés dans l’Église, nous sommes un pont avec l’institution”, affirme Nathalie de Williencourt, un membre fondateur de l’association, auprès du quotidien catholique. Pour elle, “l’Église est souvent dans le rejet : il y a encore une peur des personnes homos, certainement liée à une méconnaissance.”
Des croyances bousculées
Florence, un autre membre fondateur, citée par La Croix, abonde : “L’Église dit qu’elle accueille les personnes homosexuelles, mais à condition que ces dernières n’en parlent pas, n’aient pas de relations amoureuses… Est-ce un véritable accueil ?” Au contraire, dit-elle, l’Église doit les accueillir pleinement. Ce travail de reconnaissance, précise La Croix, ces parents qui composent l’association l’ont mené eux-mêmes. Certains ont même, par le passé, participé à La Manif pour tous, avant que le coming out de leur enfant ne bouscule leurs croyances religieuses. “Nous sommes conscients que si ça ne nous était pas arrivé, nous serions un peu homophobes”, confesse un couple auprès du journal : désormais, il espère faire bouger les lignes au sein de l’Église quant à l’homosexualité.
