Plusieurs raisons plaident en faveur de l’œcuménisme :  l’esthétique, car l’unité est toujours préférable à la division,  l’évangélisation, car les divisions sont un contre-témoignage, le souci pastoral, car les couples interconfessionnels sont de plus en plus nombreux dans les Églises. Toutes ces raisons sont justes, mais elles sont secondaires par rapport à un argument qui les précède toutes : l’œcuménisme est une exigence spirituelle. Les différences appartiennent à la création, elles sont dans le monde, elles sont dans nos familles, elles sont dans nos Églises. Face à ces différences, il y a deux péchés à éviter : l’uniformité et l’indifférence.

L’uniformité revient à nier la diversité en voulant que tout le monde soit pareil. Le père de l’Église Basile de Césarée a écrit que : « C’est la même eau fraîche et féconde qui tombe sur le champ afin que fleurissent rouge le coquelicot, rose la rose et bleu le bleuet. » L’autre péché est la désinvolture qui consiste à ignorer ceux qui sont différents de nous, et à croire que nous n’avons pas besoin les uns des autres. Entre ces deux écueils, l’œcuménisme cherche une juste relation entre les Églises. Nous pouvons évoquer trois formes d’œcuménisme.

L’œcuménisme théologique

Il y a d’abord l’œcuménisme théologique qui cherche à travailler sur les vraies et les fausses différences. C’est l’œcuménisme qui cherche à rapprocher les positions et à se mettre d’accord sur les désaccords. Cet œcuménisme est important, mais arrive un moment où les désaccords sont irréductibles et indépassables, sauf à demande à une Église de renoncer à ce qui est pour elle fondamental. 

L’œcuménisme de l’hospitalité

Une deuxième forme est alors […]