Schweitzer, Bonhoeffer, Ricœur et tant d’autres ont marqué le siècle dernier par des prises de parole fortes, étayées sur la Bible et fondées sur les grands principes du protestantisme.
Une parole qui compte
Ces prises de position dans le débat public correspondaient aux nécessités du temps. Elles offraient des cadres suffisants pour agir concrètement et accompagner la création de grandes associations et missions, aussi diverses que le Défap, les missions populaires ou la Croix Bleue.
Relayée par cette nébuleuse, la parole des Églises n’en fut que plus audible dans le débat public ; au risque cependant de s’y noyer et d’y perdre une part de la référence protestante d’origine. Nombre d’œuvres protestantes bâties sur une parole humaniste issue du protestantisme ont ainsi rejoint le tissu associatif, évoquant simplement leur origine protestante. Mais d’une manière générale, le protestantisme a su se faire entendre bien au-delà de sa faible proportion dans la population française. Au point qu’encore maintenant, une parole d’Église soit attendue sur les questions d’éthique et de société touchant la vie des individus. La participation des religions au récent débat sur la fin de vie en est un exemple.
Coller au débat
L’être protestant étant naturellement portée à la réflexion critique, les prises de position institutionnelles des Églises étaient bien entendu relayées, analysées, relativisées dans les milieux ecclésiaux. Des expressions comme « quel synode ! » pour qualifier certains débats houleux ou « trois protestants quatre opinions » pour relativiser l’opinion émise par tel président d’Église indiquent combien la science du débat est ancrée dans […]