Évoquer le carême dans le protestantisme, c’est éveiller parfois des réactions prudentes. Des approches différentes traversent en effet les diverses composantes de l’Église protestante unie. Nul ne pourrait par exemple affirmer que cette période de préparation de 40 jours avant Pâques est plutôt l’apanage des paroisses de sensibilité luthérienne alors que les pratiques des milieux réformés n’ont pas repris cette tradition issue du catholicisme.
Car la pratique du carême n’est pas une question avant tout théologique ou liturgique. Dans l’Inspection luthérienne de Paris, l’entrée en carême est marquée par la célébration du mercredi des Cendres, mais certaines paroisses ne vivent pas ce moment particulier en communauté. Des Églises locales réformées s’associent volontiers à la démarche alors même qu’elle n’existait pas dans le calvinisme d’antan.
Cette variété de points de vue à l’intérieur même des communautés traduit le fait que choisir d’entrer ou non dans un temps de carême est avant tout vécu comme une décision personnelle. Le processus de retour sur soi est essentiellement individuel et touche l’intime de la relation d’une personne avec son Dieu.
Au fil du temps, le protestantisme a donc proposé deux voies à ceux qui souhaitent se préparer à Pâques : la liturgie et la réflexion. La liturgie permet une approche communautaire et associe aux textes bibliques une dimension physique par le chant ou la prière collective ; elle manifeste l’Église qui se place devant la Croix, à l’image des nombreuses célébrations de la semaine sainte. L’approche réflexive de la conférence offre une résonnance plus intérieure et favorise la prise de conscience individuelle.
Cette année, le cycle du « Carême protestant », fondé par le pasteur Marc Boegner en 1928, illustre bien cette dimension intime de la foi. Il y est question de vocation, de parole en vérité, de relation à son frère ou sa sœur. Et si le pasteur James Woody, de Montpellier, a choisi de placer ses interventions sous le signe de l’incandescence de la vie, c’est certainement que leurs thématiques sont essentiellement liées à la relation intérieure d’un individu avec son Dieu et avec le monde.
Carême protestant
Une émission proposée par la Fédération protestante de France. Présentée par le pasteur Jean-Luc Gadreau, avec le pasteur James Woody, de l’Église protestante unie.
Dieu, l’incandescence de la vie
Il n’est pas toujours facile de repérer l’action de Dieu dans notre vie. Comment prend-il part à notre histoire ? À partir de six textes bibliques, le pasteur James Woody nous fait découvrir comment Dieu révèle nos potentialités et celles du monde dans lequel nous vivons : il nous appelle à prendre des responsabilités, il crée les conditions d’un monde vivable, il oriente la parole vers la vérité, il restaure notre personnalité, il forge une fraternité universelle, il libère la vie de la mort. Voici un parcours pour découvrir comment Dieu porte notre vie à son incandescence.
« Dieu appelle à l’existence ce qui n’existe pas. » (Romains 4.17, TOB)
Dimanche 26 février à 16 h : « Répondre à notre vocation », Exode 3.1-18.
Dimanche 5 mars à 16 h : « Créer un monde vivable », Genèse 1.
Dimanche 12 mars à 16 h : « Parler vrai », 2 Samuel 16. 5-14.
Dimanche 19 mars à 16 h : « Faire valoir notre personnalité », Marc 5.1-20.
Dimanche 26 mars à 16 h : « La fraternité élargie », Luc 22. 7-34.
Dimanche 2 avril à 16 h : « La vie libérée de la mort », 1 Corinthiens 15.
Retrouvez les émissions sur le podcast : France Culture Carême protestant