Quel est le contexte administratif dans lequel vous exercez votre ministère ?
Quatre sites sont visités chaque semaine : Hôpitaux Bichat et Bretonneau à Paris, Beaujon à Clichy, Louis Mourier à Colombes. La régularité de l’aumônier sur ses lieux d’affectation, selon son temps salarié, est fondamentale pour établir un véritable service d’aumônerie. L’aumônier n’est pas celui qui passe quand il en a le temps ou qui resterait chez lui en ne répondant ponctuellement qu’aux appels des patients hospitalisés. Un service d’aumônerie ne fonctionne normalement que si l’aumônier est présent ; il est alors connu et reconnu par les soignants, les médecins, les administratifs. Sans cette présence continue, son ministère reste inachevé.
L’aumônier, de par son statut de contractuel de Droit public, est un agent de la fonction publique hospitalière. Il s’insère dans la vie de l’établissement à divers niveaux, dont la formation des soignants sur le fait religieux, la participation à divers comités propres à chaque hôpital (Éthique biomédicale en particulier), ainsi que les médiations interreligieuses ou interculturelles, dans des situations de soins ou de deuil complexes.
Son travail est suivi au cours de l’évaluation annuelle menée par son chef de service sur la base de son rapport d’activités, document incontournable qui justifie le poste.
Jadis, les pasteurs des paroisses avoisinant un hôpital y faisaient « de la desserte ». Quelles sont les différences entre la desserte d’un pasteur de paroisse et le ministère d’un aumônier ?
Tout d’abord, précisons que la desserte disparaît peu à peu depuis la mise en œuvre de la Charte nationale des aumôneries relevant de la fonction publique hospitalière (Circulaire DGOS, 5/09/2011).
Le pasteur qui pratique la desserte est ministre d’une communauté locale et visite ses paroissiens ou les personnes de la même obédience signalées par les proches du malade. Il intervient sur les heures de visites autorisées, comme les visiteurs extérieurs. Il vient selon ses disponibilités et n’a aucune obligation vis-à-vis de l’hôpital de répondre à ces demandes. L’aumônier est membre du personnel hospitalier et intervient à tout moment. Il exerce en cohérence et complémentarité avec les professionnels de l’établissement, dans le respect des soins. Il est mobilisable la nuit ou le week-end, tenu d’assurer la continuité du service. Il a un bureau où il reçoit pour des entretiens avec le personnel, les patients qui peuvent se déplacer, les familles et les proches ; il a un numéro de téléphone sur le site. Joignable en permanence, il est identifié dans le livret d’accueil, sur le site intra et internet de l’hôpital, sur les dépliants de l’aumônerie puisqu’il fait partie de l’équipe pluricultes du service des aumôneries et, à ce titre, anime le lieu de culte hospitalier.
L’aumônier répond aux demandes, hors de son obédience et dans le cadre de la laïcité. La rencontre en altérité est le cœur de son métier, elle reflète l’hospitalité évangélique, au-delà de toutes nos frontières, même religieuses. « Accueillez-vous les uns les autres comme le Christ lui-même vous a accueillis pour la gloire de Dieu »
(NFC Rom 15.7).