En cette période trouble, il est plus aisé de tourner les regards à droite, à gauche pour trouver un moyen de salut. Comment nous en sortir, à quoi nous accrocher, que faire ou ne pas faire ? Certes, les pouvoirs publics nous communiquent régulièrement, les recommandations à suivre. Ce qui est une bonne chose à mon sens puisque nous avons besoin d’indications. Là où nous sommes chacun, nous n’avons pas une vision globale de la situation, ni une hauteur de vue suffisante pour nous permettre d’appréhender la situation avec tous les éléments qui la composent. Donc, je ne peux que nous encourager à respecter ce qui nous est recommandé. Même si je reconnais que le respect strict des règles n’est pas chose facile. Ce n’est tout simplement pas naturelle au commun des mortels. Je ne connais personne qui se lève le matin en sautant de joie de porter le masque toute la journée, de se mettre du produit « chimique » sur les mains à longueur de journée, de tendre l’oreille pour entendre ce que l’autre dit, et de veiller à mettre de la distance avec les gens que nous apprécions à longueur de journée.
Mais nous savons aussi que le respect des règles ne nous protège pas complètement. Puisque nous en connaissons qui ont respecté toutes les consignes et qui sont quand même tombés malades et qui peut être y sont restés. Donc, dans ce contexte sur qui et sur quoi nous appuyer ? Chacun cherche refuge où il peut et où il sait. Pour les chrétiens, cette situation peut être aussi un moyen de nous rappeler là où sont nos fondements. Et notre fondement, c’est Jésus Christ. Vers lui nous pouvons nous approcher à tout moment afin de lui déposer nos inquiétudes, nos peurs mais aussi lui demander la protection sur nos vies.
S’abandonner à Jésus
Alors peut-on faire confiance à Jésus-Christ à 100% ? Je pense que la confiance est un mouvement, une dynamique, un acte d’abandon total. J’avoue que ce n’est pas forcément naturel. Surtout dans notre société où tout est rationalisé et où l’homme a pris toute la place même celle de Dieu finalement. Mais, est ce pas le péché de base de l’Homme, lorsque Eve a voulu être comme Dieu ? Puisque l’abandon total requiert de reconnaître que malgré toutes nos avancées scientifiques, médicales et rationnelles, il y a une part, je dirai même que la part la plus importante revient à Celui qui a tout créé et qui Sait tout.
Quid pour ceux qui ne reconnaissent pas Jésus comme le maître de l’univers ? Je pense que nous avons un rôle à jouer : un rôle de témoin et de disciple. On ne peut forcer personne de croire en Jésus mais à travers la vie qu’on vit, on peut démontrer ce à quoi nous sommes attachés. Le risque c’est souvent de se laisser confondre avec le sentiment ambiant en se laissant aller à des peurs et des paroles qui ne sont pas dignes des disciples de Jésus que nous sommes. Est-ce que cette période n’est pas aussi une période propice et une opportunité qui nous est données pour vivre notre foi ? Et si on se demandait comment II (Jésus) agirait à notre place dans chacune de nos activités ? Je sais que c’est un exercice compliqué. Surtout que dans ce cas, ça ne doit pas rester un exercice intellectuel mais une conviction profonde dans notre manière de vivre.
Auprès de celles et ceux que nous accueillons
Et si on se mettait un peu à la place des personnes que nous accueillons dans nos différentes structures pour savoir quel témoignage nous devrions leur fournir ? Donner du pain, du café aux personnes de la rue le matin, donner des cours de français aux étrangers, aider les enfants dans leur scolarité, etc. Tout ça est bien, même très bien. On répond à un vrai besoin. Mais qu’est ce qui nous motive dans toutes ces actions ? Puisqu’à chaque fois que nous oublions que nous le faisons comme si on accueillait Jésus lui même, nous nous éloignons de notre objectif. Quel regard posons nous sur chacune des personnes qui passe notre portail, comment nous adressons nous à chacune d’elle, et jusqu’où va notre joie de nous poser à côté de chacune d’elle ? Si Jésus est notre socle, toute notre vie est censée être basée sur Lui.
Je vous laisse à cette réflexion, afin que chacun regarde en lui-même sur son attitude en cette période de crise pour savoir en quoi nous sommes des témoins de Jésus Christ auprès de nos proches, dans nos activités, et auprès de ceux qui nous voient vivre? Comme le dit l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 2, 15-16 : «Nous sommes en effet, pour Dieu, le parfum du Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut comme parmi ceux qui vont à leur perte : pour les uns, une odeur de mort, qui mène à la mort ; pour les autres, une odeur de vie, qui mène à la vie. »
Grace Nkunda, directrice du Foyer de Grenelle de la Mission populaire évangélique à Paris 15e.