À l’heure où l’Église catholique s’est choisi un nouveau pape, une évidence m’apparaît de plus en plus : pour beaucoup de personnes, l’Église catholique s’apparente aujourd’hui à un projet de contre-culture séduisant. Face à la société occidentale capitaliste et progressiste, elle incarne une alternative conservatrice sur les questions sociétales et critique face aux dérives cyniques d’un capitalisme mondialisé. L’attitude de François vis-à-vis du président Emmanuel Macron en était un bon exemple : son absence à l’inauguration de Notre-Dame tout comme sa punchline « Je ne vais pas en France, je vais à Marseille » montrent bien que celui qui voulait être le pape des périphéries était aussi porteur d’une opposition au système dominant.
Et les chiffres sont là : avec ses 10 384 adultes et 7 400 adolescents baptisés lors de la nuit de Pâques, l’Église catholique française continue d’attirer un public de jeunes adultes qui ont grandi sans références religieuses, et qui depuis la crise du Covid se tournent de plus en plus vers le catholicisme.
Le constat est le même en Angleterre où le rapport de la Bible Society a même donné un nom à ce phénomène : The Quiet Revival. La pratique religieuse des 18-24 ans y est passée de 4 % en 2018 à 16 % en 2024, avec une génération Z qui se tourne désormais plutôt vers les catholiques que les anglicans ! Et là-bas comme en France, un facteur ressort pour expliquer ce phénomène : le rôle des influenceurs catholiques !
Martin Nouis, pasteur, pour « L’œil de Réforme »