Apocalypse 7 est formel : ils seront 144 000 à être marqués du sceau de Dieu, pas un de plus, pas un de moins. On a beaucoup jasé sur le nombre de ces Justes, serviteurs de Dieu. Des générations de chrétiens ont grandi dans la conscience que pour être sauvés, ce nombre imposait une pureté quasiment impossible à vivre. Pour ceux qui n’y parvenaient pas vraiment, la fin d’Apocalypse 7 laissait entrevoir l’espoir de faire partie de la foule immense des humains en tunique blanche massés au pied du trône céleste après leur purification. Cette foule-là est indénombrable.
Salut sous condition
Inciter à la pureté morale et spirituelle peut constituer un projet d’Église pertinent : c’est mobilisateur, cela grandit l’Homme et le décentre de lui-même, cela embellit le monde. Le souci vient quand une lecture inverse se produit, quand les commentateurs insistent sur le nombre 144 000 et la purification pour en déduire que l’Homme sans conversion n’est pas sauvé. Des générations de chrétiens ont aussi grandi dans ce stress du salut nécessitant la conversion. Outre le caractère indénombrable de la foule, le nombre donné est important : 144 000, soit 12 000 Hommes de chacune des douze tribus.
Des mots en nombres
Le nombre est bien sûr symbolique, il représente les 12 tribus d’Israël destinataires de la promesse. Mais il faut tirer jusqu’au bout la symbolique. N’importe quel scientifique lèvera le sourcil au nombre 144, connu pour être le carré de douze. « Douze et encore douze », diraient les Hébreux selon le même principe qu’il est dit dans le Notre Père « aux siècles des siècles » pour marquer l’éternité, l’absolu des siècles. On marque ici l’absolu des tribus, leur intégralité ou leur intégrité.
Il suffit ensuite de se reporter aux débuts de la création avec les généalogies d’Adam à Abraham pour voir que les personnages cités ont vécu des âges particuliers ayant chacun un sens, jusqu’à 969 ans pour Mathusalem.
À Dieu seul…
Mais pas un humain n’excéda 1 000 ans, nombre reconnu infranchissable car appartenant à Dieu. Un Hébreu pourra donc comprendre que 144000 Justes, c’est une image de l’ensemble d’Israël, royaume terrestre, et qu’il appartient à Dieu et à Dieu seul de délimiter les frontières du royaume céleste.
Le message est simple : la Parole de Dieu ne se monnaie ni ne se délimite. Elle est juste à vivre. En ce premier mois de l’année et de bonnes résolutions d’Église, il paraît bon de se souvenir que le reste appartient entièrement à Dieu et à Dieu seul.