Quel est l’élément commun entre une mission isolée dans la brousse africaine, une grande communauté florissante de plusieurs milliers de membres dans le Middle West américain, un bout de pain partagé dans une prison chinoise, une réunion de prière dans un bidonville brésilien, un culte qui rassemble une poignée de fidèles dans une campagne reculée, un partage d’évangile dans un campus universitaire et la prière d’un aumônier dans la chambre d’un mourant ? Rien si ce n’est… la présence de l’évangile. S’il y a annonce de l’évangile, il y a déjà un bout d’Église selon la définition des Réformateurs qui dit qu’il y a Église là où l’Évangile est fidèlement prêché et où les sacrements sont droitement administrés.  Nous pouvons tirer trois conséquences de cette compréhension.

1- Événement ou institution ?

L’Église est un événement avant d’être une institution. La description de la première communauté chrétienne se trouve dans les Actes des Apôtres dans le verset qui dit à propos des premiers chrétiens : Ils persévéraient dans l’enseignement des Apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prière. Selon ce verset, il y a Église là où la Parole est annoncée, où les sacrements sont célébrés, où l’on partage et où l’on prie. Et peu importe les locaux, les noms de dénomination, les circonstances ou les moments de la semaine.

2- Le centre ou les frontières ?

L’Église se définit plus par son centre que par ses frontières et ce centre n’est ni un homme, ni une institution, ni une doctrine, mais une parole. Si l’Église était un espace, son centre serait en Jésus-Christ, mais il n’aurait pas de portes, car nul ne peut définir ses limites. Un espace non borné est inconfortable et dans l’histoire les hommes ont voulu marquer la frontière entre le dedans et le dehors, la vérité et l’hérésie, les sauvés et les perdus. Face à cette tentation, nous devons nous souvenir que le fait de savoir qui est dans l’Église, ou n’y est pas, ne nous appartient pas. 

3- Une Église imparfaite

Dans L’attente de Dieu, Simone Weil disait : L’Église ne s’adresse pas aux parfaits, les parfaits n’ont qu’à partir chez les stoïciens. Ce qui qualifie l’Église n’est pas la qualité des membres qui la composent, mais la conscience qu’ils ont d’être au bénéfice d’une […]