Non seulement la question de l’œcuménisme ne les concernait pas mais ils la combattaient même, parfois avec véhémence, la dénonçant comme une dangereuse séduction spirituelle, une menace à l’intégrité de l’Évangile. Même si aujourd’hui encore les protestants évangéliques en France restent prudents quant à l’usage du terme œcuménisme, et qu’ils préfèrent éviter, pour ménager les susceptibilités, d’utiliser des termes qui pourraient laisser entendre une trop grande proximité[1], il ne fait nul doute que de l’eau a coulé sous les ponts et que les relations voire les collaborations des Églises évangéliques avec des paroisses catholiques se développent.
Prendre en compte l’Église universelle
Faut-il rappeler que le terme œcuménisme vient du grec oikouménè qui désigne la terre habitée. Dans sa première acception, le terme a qualifié les conciles « œcuméniques » des premiers siècles de l’Église. C’est à partir du XIXe siècle qu’il a été utilisé dans son sens moderne pour désigner le mouvement interconfessionnel qui cherche à manifester l’unité visible des chrétiens.
En réalité, c’est la nature de l’Église qui est en jeu. Le désintérêt des évangéliques pour l’œcuménisme reflète aussi […]