Marc Rolinet obtient son diplôme d’architecte en 1979, qu’il complète avec un master d’urbanisme. S’ouvre pour lui alors ce qu’il appelle sa période d’apprentissage. Il travaille dans les projets de villes nouvelles, comme Melun-Sénart. Dès le début de sa carrière, en plus des immeubles d’habitation « classiques » à Paris, il refuse de se spécialiser dans un seul type de construction. Il accepte des réalisations de tailles très diverses (de la petite rénovation à la restructuration de tout un centre-ville, comme à Annemasse). Il s’engage dans des projets variés : une ZAC à la Réunion, un écoquartier à Reims, deux immeubles dans le cadre de l’exposition universelle de 1999 à Lisbonne, l’hôpital d’Évian…
Au service des Églises
Conseiller presbytéral pendant de nombreuses années à Paris, il est régulièrement confronté aux questions immobilières que portent toutes les paroisses. Il est bientôt invité à entrer dans la commission immobilière de la Région parisienne (anciennement ERF). Son constat est clair : les paroisses s’épuisent à porter à bout de bras des locaux inadaptés au XXIe siècle. Les bâtiments sont des charges considérables, alors qu’ils devraient être un moyen pour que le message évangélique passe. Mais tout au contraire, ils sont devenus un frein. Alors que le bâtiment est le premier lieu de visibilité d’une paroisse, les protestants luthéro-réformés restent la plupart du temps invisibles.
Un lieu de culte accueillant
Pour Marc Rolinet, construire ou réhabiliter aujourd’hui un lieu de culte doit répondre à quelques règles : la simplicité, l’efficacité, et tenir ensemble les défis de notre siècle « laïcité, écologie, environnement ». Le bâtiment doit manifester par son architecture l’accueil de Dieu. Il doit être complètement modulable, pour qu’un groupe de 50 personnes s’y sente aussi bien qu’une assemblée de 300. La lumière doit y tenir toute sa place, et la parole circuler simplement. Ses choix d’architecte l’orientent vers l’utilisation du bois, du verre et du métal, en optimisant l’isolation pour des bâtiments exemplaires, écologiquement parlant.
De belles réalisations
Côté Église, c’est la paroisse luthérienne St-Jean à Paris qui lui donnera l’occasion de son premier réaménagement. Des paroisses catholiques parisiennes s’adressent alors à lui (Montreuil, Choisy-le-Roi, St-Pierre du gros caillou). La rencontre avec les Diaconesses de Reuilly ouvrira une longue collaboration. Invité à restructurer le bâtiment d’accueil de leur hôtellerie à Versailles, Marc Rolinet se voit ensuite confier la construction des ateliers artisanaux et le logement des novices, puis la construction de la chapelle. Fruit d’une longue réflexion commune entre l’architecte et les Diaconesses, cette construction veut représenter la légèreté de la tente, l’ouverture sur l’extérieur et en même temps l’intimité préservée de la rencontre avec Dieu.
Marc Rolinet gagne ensuite le concours pour la construction du temple réformé d’Ermont-Taverny. La liste est longue de ses réalisations tant avec les Églises baptistes, mennonites, que protestante unie, et les projets sont nombreux. Citons à Montbéliard le temple Saint-Martin et l’extension de l’église mennonite de la Prairie. Mais la crise affecte durement le secteur de la construction et construire des églises ne nourrit pas son architecte ! C’est un véritable engagement de foi.