Martin Luther King est connu comme l’un des porte-parole de la lutte pour les droits civiques des afro-américains, combat pour l’égalité des humains, et pour leurs dignités. Lors de son célèbre discours I have a dream sur le National Mall, il affirme : je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux. Ce discours est l’aboutissement de la Marche pour le travail et les libertés du 28 août 1963.
Un parcours d’apprentissage
Pasteur baptiste, marié à Coretta, père de famille, il rencontre dans les années 1950 Bayard Rustin, pacifiste quaker, qui le forme, ainsi que les militants des droits civiques, à la philosophie gandhienne de la résistance non-violente et à la technique de la désobéissance civile. Avec A. Philip Randolph, président des travailleurs afro-américains, ils sont membres de la FOR-US (Fellowship of Reconciliation-MIR américain) et chevilles ouvrières de la lutte pour la reconnaissance des droits des afro-américains.
Martin Luther King a offert le Salut aux opprimés comme aux oppresseurs […]. Ses mots sont éternels, possèdent un pouvoir et un caractère prophétique sans équivalent à notre époque, a déclaré, en 2013, le premier président noir des États-Unis Barack Obama, rendant également hommage à tous les inconnus qui avaient lutté pendant des années et avec persistance pour les droits civiques et dont les sacrifices n’ont pas été vains.
Une non-violence en tout points
Ces sacrifices, Martin Luther King les avait énoncés dans le principe d’une non-violence active, à laquelle se devaient d’adhérer ceux qui voulaient faire partie de son équipe. Il expliquait qu’elle n’est pas une méthode destinée aux lâches, mais une véritable résistance active, ne visant pas à vaincre ou à humilier l’adversaire, mais à gagner sa compréhension. Le but recherché n’est pas l’humiliation de l’autre, qui génère violence et amertume, mais toujours la réconciliation, la création de ce que King appelle une communauté bien-aimée, régie par l’amour divin.
King rappelle aussi que la lutte doit être dirigée contre les forces du mal et jamais contre les personnes qui font le mal. C’est pourquoi il ne s’agit pas de mettre l’accent sur les différences raciales, mais sur les individus. Si jamais il peut y avoir une victoire, ce ne sera pas la victoire des Noirs sur les Blancs, mais de la justice sur l’injustice, de la lumière sur les ténèbres.
Pour King, la non-violence active accepte de souffrir sans user de représailles. Elle accepte de recevoir des coups sans rendre la pareille. Des fleuves de sang pourront couler avant que nous ne gagnions notre liberté, disait Gandhi, dont nous commémorons cette année son assassinat le 30 janvier 1948, à ses compatriotes, mais ce sera notre sang à nous. Le résistant non-violent est prêt à supporter la violence si c’est nécessaire, mais pas de s’en servir lui-même en guise de riposte.
Il expliquait aussi que la résistance non-violente ne cherche pas seulement à éviter de se servir de la violence physique ou extérieure. Elle concerne aussi notre être intérieur. Elle consiste à refuser la haine et à vivre selon des principes fondés sur l’amour. Il faut briser le cercle vicieux de la haine et de la violence et retrouver la fraternité humaine.
Enfin, Martin Luther King enseignait que la non-violence évangélique est fondée sur la conviction que Dieu est Dieu de vérité et de justice.
- Article publié pour la première fois en mars 2018