Avant tout, il faut dire l’émerveillement que suscite la beauté architecturale du lieu. L’esthétique gothique tout en lumière soutient l’élan vers le transcendant. La vue des croisées d’ogives épurées invite à la méditation. Assurément, Notre-Dame inspire des pensées spirituelles et invite à la méditation.
Ensuite, il convient de souligner le défi inouï relevé pour reconstruire la cathédrale en cinq ans. Là où il y a un but partagé et une volonté, il y a un chemin, disait le général Georgelin, en charge du chantier et décédé brutalement à l’été 2023. N’en déplaise aux sceptiques, aux râleurs, aux saboteurs de la République, la France est capable de relever d’incroyables défis. Que nos citoyens et nos élus, pour qui nous prions, s’en inspirent et s’en souviennent.
Par ailleurs, l’émotion largement partagée lors de l’incendie, puis tout au long de la reconstruction, et aujourd’hui au moment de l’inauguration et de la première messe nous permet de mesurer la place qu’occupe l’héritage chrétien dans l’imaginaire collectif de notre France sécularisée. La réouverture d’un lieu de prière et de spiritualité au cœur de Paris est un moment d’unité nationale. Qu’on s’en souvienne demain !
Enfin, je suis et je reste irréductiblement protestant. Le langage religieux du catholicisme n’est pas le mien. Je me réjouis du fond du cœur pour nos sœurs et frères qui retrouvent ce lieu si emblématique pour eux, je m’associe de tout cœur à leur joie. Mais l’onction de l’autel, la litanie des saints, la bénédiction d’objets, la multiplication de gestes rituels laissent de marbre qui a pour discipline spirituelle de chercher Dieu dans l’écoute de sa parole, dans une spiritualité épurée en esprit et en vérité !
Christian Krieger, pasteur, pour « L’œil de Réforme »