Un heureux mariage entre réflexion et décontraction…
C’est dans le vaste jardin arboré d’une paroissienne catholique, Isabelle Christmann, sous un grand cerisier, qu’une trentaine de personnes va se retrouver cet été pour «palabrer » autour d’un sujet, à l’invitation de la pasteure Alexandra Breukink et du curé François Nansounon. Il n’y a pas de préparation, les personnes qui le souhaitent viennent avec un texte biblique, un poème, une question ou une citation et l’assemblée décide du thème retenu.
Les thèmes varient d’une année à l’autre : le changement climatique, la perte d’un être proche, l’injustice sociale ou encore le retour à l’essentiel figurent parmi ceux proposés par les participants. Parfois, il y a un invité, comme l’association Vallée de Munster en transition, venue parler de ses activités autour de la solidarité et de l’écologie.
« Le repas à partager facilite aussi les échanges »
Marie Antoine, une des participantes régulières, utilise une image qui peut résumer ces «palabres sous le cerisier » et refléter la diversité et l’alchimie du groupe : une salade composée, liée par la sauce vinaigrette. Car après ce temps d’échange, on se retrouve pour un repas partagé selon la formule auberge espagnole. « J’aime participer car, déjà, l’accueil est chaleureux. Nous sommes dans un magnifique jardin avec des fleurs et des légumes mélangés et je peux emmener mes enfants. Nous avons des discussions intéressantes. Le repas à partager facilite aussi les échanges. Et on mange très bien! »
La jeune maman apprécie aussi que l’échange ne soit pas un tour de table obligé mais que chacun ait la liberté de s’exprimer ou non, selon sa sensibilité. «Moi je trouve intéressant d’écouter ce que les autres disent. Une année, un pasteur nous avait lu le texte qu’avait écrit le poète Jean-Paul de Dadelsen pour son frère décédé. C’était beau et émouvant. » Pour Alexandra Breukink, l’intérêt de ces rendez-vous estivaux est de sortir l’Église de ses murs «pour aller à la rencontre des autres, que ce soient des chrétiens qui vont ou non à l’église mais aussi des personnes d’autres confessions et des athées. Cela permet de se parler, de voir qui on pourrait inviter et d’apprendre à se connaître. » Et de conclure : «Nos palabres sous le cerisier s’ouvrent et deviennent connues. »