Dans le récit des Actes des Apôtres, l’envoi du souffle de Dieu est décrit sous la forme d’un grand vent et de langues de feu qui se déposent sur les disciples. Chacun a sa langue de feu et chacun se met à utiliser une langue différente pour parler. Ce miracle touche aussi les auditeurs qui entendent les paroles des apôtres chacun dans sa langue maternelle.

Il y a eu ce jour-là un miracle de la parole – miracle de la communication – mais aussi un miracle de l’écoute. Pour en comprendre le sens, il convient de revenir sur le concept de langue maternelle. Au sens premier, la langue maternelle est la langue que parlait ma maman, la langue dans laquelle j’ai reçu mon nom, la langue qui m’a permis d’appréhender mon environnement et de l’organiser en nommant les choses, la langue avec laquelle j’ai pu mettre en mots ce que je ressentais. Autrement dit, c’est la langue de mon intimité et de mon identité. Les apôtres ont parlé à une foule, mais chaque individu a entendu leurs paroles dans sa langue maternelle, comme une parole fondatrice adressée à chacun. La foule n’était plus un troupeau indifférencié, elle est devenue un rassemblement d’hommes et de femmes […]