Soeren Kierkegaard raconte dans son journal la parabole des oies. Certaines oies sont sauvages, elles fréquentent le ciel, voyagent, sont libres. D’autres oies sont domestiques, elles n’ont jamais quitté leur enclos et finissent sur l’étal du boucher. Il compare le pasteur à une oie sauvage qui reste auprès des oies domestiques pour essayer de les ensauvager. Un pasteur est un homme, une femme, de la parole et de l’écoute.

Dans son ministère de la parole, le pasteur fait advenir l’Église. Pour les réformateurs, il y a Église lorsque l’évangile est proclamé et les sacrements administrés. Ce qui fait l’Église, ce n’est pas une institution, mais un événement : la proclamation de l’Évangile. Un pasteur n’est pas un homme, une femme, qui prêche tous les dimanches, c’est un ministre qui prêche tous les dimanches devant la même assemblée, qui prêche plusieurs centaines de fois devant les mêmes personnes. C’est dire qu’au bout d’un certain temps, un pasteur est responsable de la maturité spirituelle de la communauté dont il a la charge. Luther était un travailleur acharné – il a publié plus de 600 titres – cela ne l’a pas empêché d’écrire : « La Parole doit agir et non pas nous, pauvres pécheurs. Je veux la prêcher,  je veux la dire, je veux l’écrire. Mais seule la parole doit œuvrer et elle le fait quand je dors et quand je bois de la bière avec mes amis. »  La tâche du pasteur, c’est dire la parole, vivre l’évangile… et boire de la bière avec ses amis, car il n’est qu’un serviteur inutile.

Le silence intérieur

Si le pasteur est un ministre de la parole, c’est aussi un homme, une femme de […]