Au début des années 2000, la Fédération protestante s’est posé la question des grands défis qui se présentaient au protestantisme dans le siècle qui s’ouvrait. Assez vite a émergé le sujet des Églises issues de l’immigration. Un travail d’enquête a montré que la réalité était plus importante que ce qu’on croyait. Le protestantisme français connaissait les Églises malgaches et quelques communautés issues des anciennes colonies, mais il a fait connaissance des Églises brésiliennes, tamoules, chinoises, coréennes… En 2014, à l’occasion de la Coupe du monde de football au Brésil, Réforme avait fait une enquête sur les Églises brésiliennes à Paris. Le pasteur d’une de ces communautés disait qu’en dix ans le nombre d’Églises lusophones en Île-de-France était passé de 4 à plus de 30 !
Cet essor est un effet de la mondialisation, et du besoin des migrants de trouver des lieux de réconfort humain et spirituel. Le pasteur d’une Église africaine me disait à propos de ses paroissiens : « Beaucoup d’entre eux souffrent de leur situation d’émigrés, ils sont en proie au rejet et au racisme. Le monde de l’émigration est une jungle dans laquelle il n’est pas bon d’être seul. Le dimanche, ils viennent à l’église pour entendre qu’ils font partie d’une communauté, qu’ils sont dignes, qu’ils sont des rois, que pour eux Dieu est allé jusqu’à mourir sur une […]
