Trente ans après sa mort, une journée de conférence (possibilité de suivre à distance) et un numéro de Foi et vie permettent de redécouvrir cette théologienne libre et originale. La diversité des interventions permettra d’aller à la rencontre d’une belle figure qui a marqué ses contemporains et gagne à être relue aujourd’hui.

Sa première dimension est œcuménique. France Quéré est née et a grandi à Montpellier. Elle y obtient un diplôme en lettres classiques et met sa connaissance du grec et du latin au service de la traduction des Pères de l’Église dans un style vivant qui permet de faire dialoguer ces textes anciens avec les problématiques modernes, comme la place de la femme, le mariage, riches et pauvres… Elle se saisira du délicat sujet entre protestant et catholique de Marie (qu’évoquera le 28/11 la théologienne mennonite Anne-Cathy Graber) et deviendra une plume régulière de la presse catholique (en particulier de La Croix et de Panorama).

Nourrie de cette approche biblique, elle se saisit dans les années 1970 des questions éthiques, en particulier sur les questions familiales et sexuelles alors en plein bouleversement. Si comme Jacques Ellul elle porte une vision inquiète de ces évolutions, elle partage avec André Dumas – plus confiant en ces changements – le souci des personnes qu’elle rencontre et des réalités qu’elles vivent. Quelle actualité de ses réflexions notamment pour le couple et la famille ? Marguerite Léna, Gemma Durand et Olivier Abel en discuteront.

Elle est aussi l’une des figures d’une théologie féminine qui n’est pas encore une théologie féministe. Pour elle, les femmes sont égales tout en étant différentes des hommes. Cela a-t-il encore un sens aujourd’hui ? Ce sera la question posée à Élisabeth Parmentier et Céline Rohmer.

Ces réflexions la mènent en 1983 à être membre du Conseil consultatif national d’éthique qui vient d’être créé par François Mitterrand et où elle siégera jusqu’à sa mort en […]