Les jours de la bande FM sont comptés. La FM, qui avait fait les beaux jours des radios libres dans les années 80 est peu à peu remplacée par d’autres canaux de diffusion. Internet fixe, inter-net mobile et surtout le DAB+ (ou RNT, Radio numérique terrestre) qui équipe aujourd’hui les nouveaux récepteurs.

Une révolution des émissions

Pour Fréquence protestante, la fin de la bande FM signe une révolution en matière de diffusion et de programmes. Adossée à Radio Notre-Dame, Fréquence protestante émettait jusqu’alors sur des plages horaires précises qui justifiaient un nombre d’émissions restreint. Avec les canaux internet et DAB+, la radio régionale a été retenue par le CSA pour émettre sur une fréquence propre, 7/7 jours et 24/24 heures. Une révolution dans la grille de programmation qui a déjà plus que triplé son temps d’antenne pour monter peu à peu en puissance dans les mois qui viennent. La direction d’antenne, confiée à Valérie Thorin, a déjà commencé la production de ces émissions, notamment sur les créneaux de plus grande écoute.

Permanence de l’état d’esprit

Produire des émissions sans interruption demande la création d’un nombre d’émissions plus important qu’il n’en existait auparavant. C’est donc l’état d’esprit de la Radio qui risque d’en être affecté, d’autant que le CSA a fixé des règles drastiques pour les radios locales : centrer les programmes sur un intérêt local, mettant l’accent sur la vie en société dans la région. Les nouveaux pro-grammes doivent donc intégrer des dimensions culturelles et géographiques que la radio doit équilibrer avec les apports plus cultuels ou théologiques. Maintenir un état d’esprit d’équilibre entre témoignage et ouverture culturelle devient alors un exercice d’équilibriste d’autant plus délicat que Fréquence protestante est une radio plurielle qui doit intégrer les dimensions et sensibilités luthérienne, réformée et baptiste.

Mutation des supports

Outre le passage au DAB+ qui demande un changement de maté-riel de production des émissions, le tournant des dernières années se fait sur la forme des émissions, qui doivent aujourd’hui intégrer la notion de podcasts, c’est-à-dire des enregistrements téléchargeables sur internet depuis n’importe quel ordinateur, téléphone ou tablette. La multiplication de ces canaux de diffusion et les adaptations nécessaires des émissions sur des supports variés impliquent de faire évoluer les messages pour qu’ils correspondent à chaque norme de diffusion. Ce travail ne peut se faire qu’avec une réécriture partielle de certains contenus, un effort de présentation différent d’un outil à l’autre, un calibrage technique à chaque fois particulier ; il est donc demandé aux techniciens un effort constamment plus important et spécifique, donc une professionnalisation des compétences. La mutation des supports engendre des frais, qui mettent en péril l’équilibre général et nécessitent une recherche de fonds régulière.

Élargir la vision

La question se pose alors de partenariats, tant sur la dimension éditoriale pour diversifier les contenus, que sur l’aspect des supports pour décliner des contenus similaires dans des canaux d’information toujours plus variés. La radio, au fil des ans, devient un centre de production de contenus tout autant qu’un lieu de programmation d’émissions. Ces mutations poussées par les évolutions techniques mettent la vision de ce que doit être l’information au cœur d’une réflexion de plus en plus large sur le devenir de l’information dans le protestantisme.