Ah, les protestants ! Comme les autres d’ailleurs, ils aiment bien citer du latin (sauf peut-être celui de la messe…). Ecclesia reformata semper reformanda, « l’Église réformée toujours à réformer ». Cet adage, trop souvent attribué à Calvin (en fait beaucoup plus tardif !), est quand même devenu une de nos devises. Oui, nous avons le sens de la réforme. Pas pour elle-même, pas pour ajouter une promesse au catalogue des programmes électoraux. Mais c’est un état d’esprit qui nous pousse à toujours nous moderniser, nous adapter. Le protestantisme n’est pas immuable. Il n’est pas un dogme mais un « principe ». Le théologien Paul Tillich (1886-1965) a d’ailleurs donné comme titre à l’un de ses ouvrages Substance catholique et Principe protestant. On dirait volontiers de nos jours que le protestantisme est une posture : devant Dieu, devant l’Église, devant le monde, et sans doute aussi face à soi-même. Le protestant est un chercheur permanent.

Réforme s’inscrit dans cette logique de l’évolution, de l’adaptation. Les plus savants parleront d’herméneutique, de sens de l’interprétation. Or, aujourd’hui, notre vocation est de faire vivre l’esprit des fondateurs de […]