Il a été inauguré il y a un an et baptisé le CHEmin pour reprendre les trois premières lettres du centre hospitalier d’Erstein et parce qu’il est construit comme un itinéraire avec sept scènes des trois religions du Livre. Les plantes ont été choisies pour leur couleur et leur signification dans la Bible, la Torah et le Coran. Elles rappellent un témoignage commun, parfois un personnage, un événement ou un lieu qui se retrouvent dans le christianisme, le judaïsme et/ou l’islam : le jardin d’Eden, Abraham, Moïse, le Temple, la sainte cène, le jardin de Gethsémani et la Pentecôte. La Passion est ainsi représentée par des framboisiers, des pavots et des croix de Jérusalem pour le rouge tandis que la Résurrection l’est par des anémones, des pâquerettes et des bâtons de Jacob pour le jaune et le blanc.

C’est Joëlle Haessler, aumônier protestante depuis sept ans au centre hospitalier et auparavant infirmière, qui a développé le projet. « Il existait déjà un espace dans lequel les patients et leurs proches pouvaient venir pour se promener et se ressourcer. » Avec son conseil d’accompagnement, elle a fait le tour des jardins bibliques et interreligieux en Alsace pour s’en inspirer et fait appel au paysagiste-architecte Jean-François Trouvé qui a participé à l’élaboration de plusieurs jardins de cette nature. « J’ai souhaité associer ma collègue catholique Françoise Porquet et le groupe interreligieux d’Erstein. » Des patients ont été également mis à contribution pour la pyrogravure des panneaux indiquant le nom des plantes lors d’ateliers thérapeutiques et les services techniques de l’hôpital ont réalisé l’aménagement.

Un point d’accroche

La particularité de ce jardin, c’est qu’il est fermé et qu’il est parfois difficile de connaître les besoins des patients. « L’idée est de faire un peu de catéchèse, tout en proposant un lieu accueillant, explique Joëlle Haessler. Ce jardin peut servir de point d’accroche pour discuter avec les patients. Nous sommes encore dans la recherche de son identité ». Cet été, des visites guidées les lundis et jeudis devraient être proposées. « La direction est volontaire pour ouvrir les portes du centre hospitalier aux visiteurs, sous certaines conditions, précise la pasteure aumônier. Pour le personnel de l’hôpital, c’est aussi l’occasion de faire connaître le travail de l’aumônier qui est loin de se résumer à une seule présence au moment du décès », conclut Joëlle Haessler.