Comment est venue l’idée de créer cette association ?
Les besoins des étudiant·e·s préexistaient à la création. Une des réponses était les bourses d’étude. Lors de ma participation à la commission des Bourses de l’IPT, comme déléguée étudiant, j’ai découvert qu’il existait depuis 2012 une association à Montpellier, l’Amilfac. Cette association, entre autres, récoltait des fonds et en reversait une partie à l’IPT pour les bourses. De cette manière, plus de personnes pouvaient être aidées que simplement sur le budget alloué. L’idée m’a parue bonne et, appuyée par tous, j’ai voulu étendre le concept à Paris. Louis Reynes, son président, m’a envoyé les statuts pour que je puisse m’en inspirer. Les deux associations sont très proches. Un représentant de l’Amilfac est prévu au Conseil d’administration de l’Amipat.
Les besoins des étudiant·e·s sont-ils uniquement financiers ?
Non. Il y a beaucoup d’étudiant·e·s très seul·e·s ou déraciné·e·s et d’autres qui n’ont pas les moyens de se payer des études. La professeure Corinne Lanoir fait beaucoup pour que tous et toutes trouvent leur place et puissent suivre leurs études, en particulier lorsqu’elle était doyen. Pour certain·e·s, c’est un encouragement de se sentir entourés, comme une famille. Je me souviens de cet étudiant pour qui nous nous sommes mobilisés, avant l’Amipat. Nous avions trouvé un logement, un lit, des draps. J’ai appris plus tard qu’il lui manquait un couvercle pour pouvoir faire la cuisine de son pays. Ce n’est rien, un couvercle, mais il ne pouvait pas se l’offrir. C’est à cet endroit que nous pouvons soutenir, accompagner, être des facilitateurs. Nous aimerions soutenir ces initiatives de solidarité où les étudiant·e·s prennent en main l’amé- lioration de leurs conditions d’études. Plus important, une épicerie solidaire, L’Étape, donne aux étudiant·e·s ses surplus le jeudi soir car elle ferme pour trois jours. Il faut aller chercher les invendus à 20h. Les étudiant·e·s ont organisé les trajets et un petit déjeuner le vendredi matin, ainsi que la répartition des denrées. De notre côté, nous avons essayé de trouver un caddie pour faciliter le transport des aliments lourds et encombrants.
Est-ce le lieu, à la faculté, d’apporter ce soutien ?
Oui, car c’est en résolvant des problèmes du quotidien qu’on peut maintenir une exigence universitaire. C’est vrai que, pour paraphraser le dicton, si tu n’aides pas les étudiants, tu n’auras jamais d’étudiants à aider. Le plus dur est d’inverser la logique et d’oser montrer ce que nous faisons. Par ailleurs, il faut tisser une relation de confiance. C’est dur de demander. Nous ne voulons pas être une simple vitrine, nous privilégions un maillage tout au long des études avec l’appui du secrétariat, de l’aumô- nerie, des professeur·e·s. Pour cette raison, au Conseil d’administration nous avons souhaité des personnes en lien avec la Faculté de Paris. Il y a là, à mon sens, une responsabilité de transmission des valeurs du protestantisme. Comme le disent les statuts, pour le plus grand nombre d’étudiants nous voulons intervenir pour tous, quelque soit leur pays d’origine, leur théologie ou leur projet ministériel.
Quels sont les projets de l’Amipat ?
En plus d’abonder aux bourses, nous espérons d’abord accompagner ce qui se fait déjà. Ensuite, nous essayerons d’aider des projets précis, comme ce voyage d’étude au Maroc où quelques un·e·s n’ont pu aller faute de trouver les 300 euros. Nous envisageons le prêt de livres à l’année comme cela se fait dans les lycées, sans remplacer la bibliothèque bien-sûr. Peut-être pourrons-nous aussi financer des bourses de livres ou le prêt d’un ordinateur. Nous souhaitons aussi participer au rayonnement de la faculté et faire connaître ses activités auprès des paroisses et du monde protestant. Pour cela, nous pourrions organiser une conférence pour les donateurs ou un événement annuel.
Contact : amipat@iptheologie.fr, 06 80 74 39 95 AMIPAT, IPT – Faculté de théologie protestante de Paris, 83 boulevard Arago, 75014 Paris