Origines d’une passion 

Cette passion est née quand elle était jeune. D’abord dans le mouvement scout des Éclaireurs et Éclaireuses unionistes de France, ensuite en tant qu’animatrice dans des colonies de vacances, après l’obtention du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa). La curiosité et la spontanéité des enfants lui ont ouvert les yeux. Pour elle, c’était une évidence : les enfants d’aujourd’hui sont les citoyens de demain. Alors il faut prendre soin de chaque enfant et porter une attention singulière à ceux qui grandissent dans des milieux familiaux difficiles. Ce travail passe par une valorisation de soi et une confiance dans leur capacité à apprendre et leur pouvoir d’agir.

Un métier passionnant et complexe

L’engagement de Danielle s’inscrit dans l’accompagnement des jeunes en difficulté, ainsi que de leurs familles. Pendant une vingtaine d’années, elle a travaillé en tant que fonctionnaire territoriale au sein de services de la protection de l’enfance. « Un métier passionnant », dit-elle – il s’agit du métier d’éducateur. « C’est un métier complexe, poursuit-elle. Il faut être solide moralement, savoir écouter, analyser des situations, trouver des solutions et être pédagogue. C’est une qualité indispensable pour être écouté par les jeunes. » Mais ce n’est pas tout. Il a fallu que Danielle sache aussi s’adapter à des situations très différentes, face à un public très varié.

Un duo enrichissant 

Au fil de cette expérience, Danielle est devenue cheffe de service dans le secteur associatif afin de diriger une équipe hybride de bénévoles et de salariés chargée d’accompagner des jeunes de 18/25 ans qui sont à la rue. « Les missions de cette association consistent à la mise à l’abri en urgence des jeunes, leur accueil, un travail sur l’estime de soi et l’hygiène, un accompagnement psychologique et un accompagnement individualisé autour de la santé, l’emploi, la formation, les activités culturelles… », relate-t-elle. Dans cette association, les bénévoles sont en grand nombre. Leur présence permet aux jeunes de se sentir pris en charge « autrement », comme s’ils étaient « en famille ».

Une recherche qui interroge

Aujourd’hui, Danielle prépare un master 2 « Management des associations et des entreprises ». Thème de son mémoire : « Management et religion ». Dans son travail de recherche, elle fait un focus sur les associations d’inspiration religieuse. Elle évoque comment le mythe fondateur des associations, leurs valeurs, leurs vocations et leurs organisations influencent le chef d’équipe dans sa façon de diriger. Après sa formation, elle aimerait poursuivre son engagement dans sa paroisse de l’Église protestante unie de Boulogne- Billancourt. La graine de foi de Danielle a été semée dès son enfance. « Les réveils matinaux de ma mère pour me conduire à l’Église auront eu leurs effets bien au-delà de ce que l’on peut imaginer », dit-elle en éclatant de rire.

« Ma foi m’habite au-delà du culte du dimanche matin. Elle m’habite tous les jours. Elle guide mes choix professionnels et mes choix de vie. Ma foi est dans l’esprit de fraternité que je peux avoir au travail ou en dehors du travail, vis-à-vis des personnes que je ne connais pas. C’est une foi en acte vers l’humain et l’accueil de l’autre. C’est une foi “connectée au quotidien” au message de Jésus-Christ, une foi connectée à Dieu. »

Danielle reste très alerte sur les sujets de prostitution, de précarité et de rupture d’hébergement des jeunes.