Des manifestations sont organisées sur le thème « La fin de la guerre vue par les protestants ». L’occasion de faire mémoire et de consolider les liens entre Français et Allemands.

Notre première idée était de ne pas oublier qu’il n’y a pas eu que des moments de gloire lors de la fin de la guerre 1914-18. En comparaison avec d’autres régions, l’Alsace et la Moselle ont été davantage marquées par le poids de la douleur et une profonde césure historique », explique le pasteur Rudi Popp, président de la commission d’Itinéraires protestants. « Il faut se souvenir qu’en plus d’être éprouvés par la guerre, les Alsaciens et Mosellans ont été parfois déchirés entre eux ; les membres d’une même famille se sont parfois opposés des deux côtés du front. » Dans la construction d’une identité alors brouillée et d’une société redevenue française, les protestants ont eu une responsabilité particulière. « Les pasteurs et les paroissiens sont longtemps restés attachés à la langue de Luther lors du culte et la tradition liturgique était davantage allemande que française. »

Les Églises protestantes ont d’ailleurs été longtemps soupçonnées d’être acquises à la cause de l’empereur Guillaume II puis germanophiles. À la fin de la guerre, elles ont perdu un quart de leurs pasteurs, suite au système d’épuration qui a réparti la population en catégories, entre « vieux Allemands » qui n’avaient plus leur place en France et « vrais Français ». Dans ce contexte, environ 10 % de la population ont été obligés de quitter l’Alsace et la Moselle. « Même chez les pasteurs, il y a eu de profondes divergences entre ceux qui appelaient à ne pas haïr l’ennemi comme Albert Schweitzer et ceux qui entretenaient l’animosité et le chauvinisme français. » L’autre idée d’Itinéraires protestants est de mettre en lumière les lieux qui ont connu une histoire particulière. À Strasbourg, par exemple, la fin de la guerre a vu la création de la paroisse Saint-Paul et l’investissement de l’église, jusqu’ici dévolue à la garnison de l’empereur qui y avait sa loge, par les réformés protestants français. Se pencher sur ce passé et assumer l’histoire permet, selon Rudi Popp, de faire vivre le présent et de nourrir aujourd’hui l’amitié franco-allemande. Les événements organisés dans ce sens le prouvent en tout cas.

AMNÉVILLE

Culte « De la guerre à la paix »

Dimanche 11 novembre à 16h au temple protestant, le culte de la paroisse réformée d’Amnéville proposera de mettre en avant des musiques de compositeurs de 1914-18. Deux chants d’assemblée sont également prévus. Des textes ayant pour thème la guerre et la paix (textes de Poilus,

témoignages, méditations) seront lus. Il sera fait référence au passé d’Amnéville qui avait pour nom à l’époque allemande Stahlheim (la cité de l’acier). Au programme aussi, trois objets symboliques à découvrir sur place.

STRASBOURG-KEHL

Marche interreligieuse franco-allemande

Dimanche 11 novembre, à l’initiative de l’UEPAL, chrétiens de toutes sensibilités, mais aussi juifs, musulmans et bouddhistes sont invités à converger depuis Strasbourg et Kehl vers le Rhin et la passerelle Mimram, où les responsables religieux français et allemands prendront la parole pour une déclaration commune. Suivront, à l’église St-Johannes Nepomuk à Kehl, une allocution des maires

des deux villes et un moment musical avec le musicien syrien Karam Alzouhir. Cette rencontre, portée par les autorités civiles et religieuses, est ouverte à tous. Départ de la marche à 14h30 (Tram Port du Rhin côté français et gare de Kehl côté allemand).

Rendez-vous sur la passerelle à 15h.

Retrouvez le programme complet sur www.itinerairesprotestants.fr /1918-le-centenaire