C’est très précisément la question à ne pas se poser !

Tais-toi. Écoute !

Notre mission est de rencontrer la personne pour la rejoindre là où elle se trouve, et cela nécessite de se débarrasser de « ce qu’on aura à dire ». La personne a elle-même des choses difficiles à exprimer, et son désir pourrait probablement se formuler ainsi : « Ne me parle pas. Écoute plutôt ce que j’ai à partager. » Ma mission n’est pas d’apporter une solution mais d’être là, d’écouter, sans forcément ajouter quelque chose – dans un premier temps en tout cas.
Pourquoi ? Parce que la personne endeuillée n’est pas en mesure d’écouter ce qu’on a à lui dire tant qu’elle n’a pas été vraiment écoutée elle-même. Ce que je lui dirai (un témoignage, un conseil, un verset de la Bible…) sera entendu poliment, mais sera sans doute compris comme un déni de la peine. Une manière de dire : « Ce n’est pas si grave. » Or, si la personne a l’impression que c’est ce que l’on pense, sa solitude sera plus grande après qu’avant.

Ne juge pas. Comprends !

Ce que je vais entendre, c’est peut-être de la révolte : « Pourquoi moi ? Ce n’est pas juste ! Pourquoi Dieu a-t-il permis cela ? »
Ce que je vais voir, c’est peut-être de l’incompréhensiondes reproches, des pensées désordonnées, une sorte de […]