Le président Jean-Pierre Boisset précise, « Deux types de personnes travaillent au sein de Bat’ire : Des “encadrants” qui sont des permanents en CDI, c’est-à-dire des professionnels formateurs, dans le domaine du bâtiment ; et des personnes envoyées par Pôle emploi ou d’autres prescripteurs locaux, qui ont besoin d’une expérience professionnelle pour trouver ou retrouver un emploi ; dit autrement, il s’agit d’un encadrement social ». Dès l’origine les valeurs chrétiennes ont été mises en avant : la vocation c’est d’aider des personnes, quelles que soient leur religion ou leur provenance ; l ’acquisition d’un travail permet l’insertion.

Ces personnes ont besoin d’un encadrement social, par exemple apprendre ou réapprendre la ponctualité, la tenue correcte, respecter les délais pour le chantier prévu, etc. Et bien entendu apprendre ou parfaire un métier. « Le comportement au travail permet de se sentir bien pour la suite », rappelle encore Jean-Pierre Boisset.

Se former

L’origine de l’entreprise éclaire son cadre. Le pasteur Wilfred Monod, un des initiateurs du christianisme social, crée il y a près d’un siècle La Clairière, centre d’activité chrétienne, sociale, fraternelle, dépendant à l’origine de l’Église de l’Oratoire du Louvre. Son but : aider les enfants, les femmes et les hommes à surmonter leurs difficultés matérielles dans le respect de la dignité humaine. Un peu plus tard, rattachée au CASP (Centre d’action sociale protestant) La Clairière a pour vocation de prévenir l’exclusion définitive des personnes et familles les plus fragilisées sur le territoire Centre de Paris.

En 1992, La Clairière crée la petite entreprise Bat’ire sous la forme d’une association qui reste très proche du CASP. Sa vocation est l’insertion par le retour à l’emploi ; elle propose des accompagnements et une formation professionnelle dans les domaines du bâtiment en second œuvre, à l’exclusion du gros œuvre. Le principe est simple. « Nous fournissons un travail au clair (pas au noir) sur un chantier, chez des particuliers ou des collectivités, impliquant tous corps d’état (peinture, carrelage, électricité, plomberie, maçonnerie, etc.) » explique Bertrand Castelnau, le tout nouveau directeur, « Nous intervenons ainsi pour des rénovations ou modifications d’appartements, de locaux professionnels, de centres d’ hébergement, de parties communes d’immeuble. »

Pour repartir

Pour un total de 12 salariés, le taux d’encadrement est d’un professionnel pour une ou deux personnes en insertion. La clause de principe est de rester un an, deux au maximum, quelques mois seulement si une possibilité d’embauche se présente. La personne peut ainsi être libérée au pied levé. Les « ouvriers » ont parfois un passé lourd. Certains sont des réfugiés politiques, mais ils sont tous en situation régulière, déclarés à la préfecture. Ils ont tous besoin de reconnaissance. Pour cette raison Bat’ire les aide, à la fin de la période, en leur proposant, bien souvent par le biais du bouche-à-oreille, un poste dans une entreprise, dans laquelle ils pourront démarrer une vie nouvelle. « Bat’ire est une structure atyique », résume Bertrand Castelnau, « Elle forme des personnes pour que celles-ci partent et volent de leurs propres ailes. »

Contact : batire@laclairiere.org
60 rue Grenéta
75002 Paris