Lors de sa rencontre avec Fanélie il y a neuf ans, Caroline, pasteure de l’UEPAL, avait déjà deux enfants nés d’un premier mariage et avait toujours « espéré une famille nombreuse ». Pacsées en 2011, les deux femmes sont allées dans une clinique en Belgique pour concrétiser leur projet parental. Fanélie a bénéficié d’un don de sperme anonyme. Leur première fille, Yaël, est née la même année, leur fils Siméon deux ans plus tard. Ce n’est qu’après leur mariage en mairie en 2015 – suivi d’une célébration dans un jardin avec un pasteur – que Caroline a pu adopter les deux petits : « Avant, légalement, je n’étais rien pour eux. » « C’est Dieu qui nous a permis de nous rencontrer, est-elle convaincue. Ce n’est pas un accident. Nous avions besoin l’une de l’autre. » Selon elle, « les progrès scientifiques sont un cadeau de Dieu qui veut le bonheur de ses enfants. Dieu aime toutes les familles.»

Au départ de cette aventure, les deux femmes se sont inquiétées du ressenti de leur entourage. « Mais à force de nous côtoyer, de voir comment grandissent les enfants, tout le monde se rassure, observe Caroline. Il n’y a pas eu d’attitudes extrêmes envers les enfants. En fait, nous étions plus inquiètes que les gens eux-mêmes.» Dans l’Église, les réserves sont venues de la hiérarchie de Caroline. Elles se sont dissipées quand ses conseillers presbytéraux lui ont renouvelé leur confiance après la naissance de Yaël. Fanélie, catholique, apprécie « la possibilité de dialoguer avec les paroissiens, même avec ceux qui ne sont pas d’accord ».