L’Ecclésiaste écrivait qu’ « il y a un temps pour chaque chose ». Le respect de la succession des temps, qui invitait à relativiser l’importance du présent tout en le vivant pleinement, était un enseignement de la Sagesse. A la succession des temps (un temps pour se réjouir, un temps pour pleurer, un temps pour aimer, un temps pour faire la guerre…) devait correspondre une attitude appropriée : on ne peut pas tout vivre à la fois; on ne peut être partout à la fois; on ne peut pas tout faire en même temps. Au contraire, un « temps » équivaut à une « tâche », que l’on mène à son terme en s’y « consacrant ». L’acceptation de l’écoulement du temps, de ses rythmes naturels et biologiques, et de ses alternances, contenait une promesse de paix.
Or, comme le montre brillamment Hartmut Rosa dans son petit livre Aliénation et accélération, le temps dans la modernité tardive est soumis à […]