1. L’idéal de beauté médiatisé par les industriels n’a qu’une raison d’exister, et on l’oublie facilement : faire du chiffre !

J’ai travaillé dans le costume de scène, dans la robe de mariée, la haute couture, la création de vitrines, le prêt à porter, et l’industriel. Bref, j’ai vu beaucoup de choses et j’ai toujours pu remarquer que la mode est un système économique qui ne laisse rien au hasard, qui met des productions en marche, en fonction des besoins d’écoulement de stocks, de coût des matières, de la complexité des points et du patronage.

C’est d’ailleurs pour cela que «l’idéal de beauté» matraqué correspond à celui de la femme «tronc» et fine ; c’est forcément moins coûteux et complexe que d’habiller une femme qui a des formes.

Et c’est marrant de voir qu’à l’époque de Louis XIV, où les femmes étaient habillées de manière unique par les artisans, le modèle de beauté était celui d’un corps généreux, voluptueux, démontrant un signe de richesse. […]