La nouvelle fait la Une des journaux catholiques et secoue le diocèse de Paris. La décision finale repose aujourd’hui entre les mains du pape François. Selon une information révélée par Le Figaro, l’archevêque de Paris, à la tête du diocèse le plus important de France depuis décembre 2017, a présenté sa démission au pape François au cours de la semaine dernière. Cette décision fait suite à une enquête du Point accusant archevêque d’avoir entretenu une relation intime et consentie avec une femme. Pour appuyer ses propos, l’hebdomadaire fait référence notamment à un courriel qu’il aurait envoyé par erreur et laissait planer peu de doute. Monseigneur Aupetit réfute fermement cette accusation. En 2012, « il a eu un comportement ambigu avec une personne très présente vis-à-vis de lui », a admis le diocèse à l’AFP. Mais il ne s’agit « pas d’une relation amoureuse » ni d’une « relation sexuelle » et « il s’en était ouvert à sa hiérarchie à l’époque ».
« Remettre dans les mains du Saint-Père »
Vendredi 26 novembre, dans un entretien donné à l’hebdomadaire La Croix, monseigneur Aupetit a expliqué sa démarche, préférant l’expression plus juste « remettre à charge » à « démission » :
« Le mot « démission » n’est pas celui que j’ai employé. Démission voudrait dire que j’abandonne ma charge. En réalité, je la remets dans les mains du Saint-Père, parce que c’est lui qui me l’a donnée. Je l’ai fait pour préserver le diocèse, car, comme évêque, je dois être au service de l’unité ».
« Ce n’est pas en raison de ce que j’aurais dû faire ou pas par le passé – sinon je serais parti depuis longtemps – mais pour éviter la division, si moi-même je suis source de divisions », a précisé Mgr Aupetit à La Croix.
Publiée en ligne, l’enquête du Point pointait du doigt également la gouvernance de monseigneur Aupetit. Depuis plusieurs mois, sa gestion du diocèse était, en effet, contestée. Vicaire général du diocèse de Paris depuis 2016, Mgr Benoist de Sinety a démissionné de cette charge le mardi 30 mars 2021. Depuis 2016, Benoist de Sinety, personnalité remarquée par le pape François, s’occupait des actions de solidarité dans le diocèse Paris, investi dans le soutien aux personnes migrantes et de l’aide distribuée aux plus précaires pendant la crise sanitaire. Quelques mois avant, un autre départ, celui de Alexis Leproux, important cadre du diocèse de Paris. Les opposants de monseigneur Aupetit lui reprochent « son autoritarisme, son manque d’écoute et sa focalisation sur les questions bioéthiques », souligne un article du quotidien Libération.
La réponse du pape peut prendre plusieurs semaines. Rappelons que le pape François s’est d’abord opposé à plusieurs demandes de démission du cardinal Philippe Barbarin, accusé de son silence durant l’affaire Preynat.