Le droit au logement est reconnu comme un droit fondamental au niveau européen et international. Et même davantage en France, c’est un droit inscrit dans la constitution. Et depuis 2008, une loi a institué le DALO, droit au logement opposable qui, théoriquement, oblige l’Etat à garantir un logement décent à tous.

Cependant, dans les faits, ce droit n’est pas effectif, il est peu ou mal appliqué. Par manque de moyens, dit-on souvent. Mais il serait plus juste de dire « par manque de volonté politique ». Cependant, en tant que citoyen, Il ne s’agit pas de se dédouaner en incriminant les seuls responsables politiques, car en vérité nous sommes tous responsables de cette situation et le manque de volonté politique n’est que le reflet d’un manque de détermination de l’ensemble de l’opinion publique.

D’où une rencontre publique organisée au Foyer protestant, pour nous saisir à nouveau de cette question sensible de l’accès au logement pour les personnes en précarité. Que devons-nous dire en tant que citoyens ? Que devons-nous demander aux candidats aux prochaines élections ?

Quelques chiffres à l’échelle de la métropole de Lyon:

  • Quant à l’hébergement d’urgence ou au logement temporaire : un Samu social saturé avec une augmentation de 10% des appels au 115 en une année ; et en 2018, 5 215 ménages ont obtenu une réponse positive contre 3 600 demandes restées en attente.
  • Quant à l’accès aux logements sociaux ou à loyer modéré : ces dernières années, nous avons en moyenne 1 logement pour 4 demandeurs, et le délai moyen pour obtenir un logement social est de 2 ans.

le logement est « la porte d’entrée » de tout. C’est une condition nécessaire, pour pouvoir vivre dignement, s’épanouir, tisser des liens, être autonome….. « Si on n’a pas de logement, affirme Christine Lazerge ancienne présidente de la CNCDH (Commission nationale consultative des Droits de l’Homme) on ne peut pas élever ses enfants, on ne peut pas avoir un travail, ou se soigner ; les enfants sont placés en Foyer, ne peuvent pas aller à l’école, etc. ». Bref on ne peut pas accéder à tous ses droits.

Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a aucune réponse apportée et que les pouvoirs publics ne font rien. En effet, nous disposons d’un certain nombre d’outils législatifs ou réglementaires pour améliorer la situation même si cela n’est pas suffisant : par exemple, la loi SRU impose aux communes urbaines un taux minimal de 20 à 25% de logements sociaux (ramené à 30% pour les communes déficitaires jusque-là) ; des dispositions règlementaires et fiscales existent pour inciter les propriétaires à louer moins cher ou à rénover leur bien afin qu’il soit moins énergivore ; des tentatives d’encadrement des loyers sont instaurées dans certaines villes ; il existe le nouveau programme national de rénovation urbaine, la loi DALO , le plan « le Logement d’abord », la loi ELAN pour la réquisition de locaux vacants… Cependant, tout cela est loin d’être suffisant.

D’où la nécessité d’interpeller tous les candidats aux prochaines élections, en leur demandant quel est leur programme sur ce point. C’est ce qu’a entrepris un collectif protestant d’associations œuvrant dans le champ de la réinsertion dans le Rhône (COP’INS) en réunissant plus de 50 personnes, le 13 février à l’Espace Théodore Monod à Vaulx-en-Velin.

Il en est ressorti un texte qui a été envoyé à tous les candidats aux élections au conseil de Métropole du Grand lyon, et qui proposent trois axes : premièrement développer l’offre de logement et d’hébergement, deuxièmement lever les freins pour accéder au logement, troisièmement informer, guider en coordination.

Retrouvez sur le site de la Mission populaire des extraits de ce document qui tout en étant contextualisé au Grand Lyon, concerne l’ensemble du pays.