En face des défis écologiques inouïs qui sont devant nous, la peur gagne du terrain ; soit omniprésente, soit niée. Dans le premier cas, elle débouche sur le désespoir, le nihilisme voire la collapsologie. La peur entraîne la peur et permet de refouler la peur fondamentale, celle de mourir. Dans le second cas, elle aboutit à la minoration des problèmes de notre planète Terre et permet l’expression, encore et toujours, d’une foi techno-scientiste dans les beautés infinies du progrès.

De manière dialectique, Ellul, qui n’était en rien un intellectuel en chambre, disait : « Je décris un monde sans issue avec la conviction que Dieu accompagne l’homme dans toute son histoire. » Ce n’est ni du défaitisme ni du voyeurisme morbide mais du réalisme, mis en regard de ce qui fait l’essentiel de la foi chrétienne. Effectivement, les scientifiques nous décrivent aujourd’hui des problèmes insolubles. La biodiversité s’effondre à l’échelle planétaire et l’avenir de l’humanité est en jeu à travers la destruction des conditions d’habitabilité de la Terre. Par rapport à cela, faisons-nous l’autruche ou […]