Une forme de vie minuscule nous a enseigné une grande leçon : celle de notre interdépendance avec le reste du vivant et avec nos milieux de vie.

Héritiers du dualisme occidental qui sépare la «nature» de la «culture», notre économie et nos vies vont le plus souvent comme si elles étaient déconnectées des autres espèces, du climat, sans considération de la finitude des ressources. Or tout est lié. Et nous devrions vivre en bonnes ententes. Karl Barth, déjà conscient de ces dépendances au sein de la création de Dieu, en déduisait que si «l’homme paraîtra «la plus grande» des créatures vivantes […] en réalité c’est lui qui devra être et rester «la plus humble» de toutes».

Tel est notre premier espoir : que nous nous reconnections, chacune et chacun, et en société, avec la création. Que nous nous voyions partie d’un tout. Que nous reconnaissions même les valeurs propres des plantes et des animaux. Que nous pensions que l’enjeu écologique est primordial, parce qu’il détermine tous les autres. Espoir raisonnable : les esprits ont été bousculés et l’opportunité d’un changement d’imaginaire est réelle. On peut espérer, selon la formule de Denis de Rougemont, une pédagogie des catastrophes. Mais l’opportunité doit être saisie. Saurons-nous méditer les liens qui nous entrelacent et changer de vision du monde ? De cette nouvelle représentation peut jaillir un nouveau rapport concret au monde.

Tel est le second espoir : que nous construisions un «jour d’après» qui ne soit pas un retour au «jour d’avant». Les pistes concrètes sont légions. Plusieurs ont été transmises au Président Emmanuel Macron dans le Plaidoyer en faveur d’une transformation écologique, sociale et démocratique de la FPF. Espoir fragile : les intérêts sont antagonistes et les rapports de force sont réels. Les personnes, entreprises et États qui profitent du modèle du jour d’avant se battent pour la continuité. Mais ils ne sont pas plus puissants qu’une idée dont le temps est venu, ni que des sociétés qui basculent.

Saurons-nous changer nos modes de vie personnels, devenir une «Église verte» et choisir des élus à la hauteur du beau défi écologique ?