La loi quasi-mondiale du confinement est strictement areligieuse. Elle s’applique du parc de Prambanan en Indonésie comme au Mur des Lamentations à Jérusalem, de La Mecque à Médine, de l’Omra au Hajj, de la pyramide de Gizeh à l’esplanade de la basilique Saint-Pierre. En France, depuis les moindres églises de campagne jusqu’aux plus monumentales cathédrales, cette mise à l’arrêt du catholicisme institutionnel est d’autant plus remarquable qu’elle intervient en pleines fêtes pascales. Plus de procession des rameaux, plus de célébrations de Pâques. Entre le jeudi saint et le dimanche de la Résurrection, chaque année les cloches se taisaient, mais pour le coup, confinement oblige, c’est tout le pays qui est mis sous cloche, hormis pour les activités dites vitales. Les pratiques religieuses n’en font pas partie. C’est bien un crash-test que subit l’Église catholique.

Le jour d’après pour les religions

Sanitaire, économique, sociale, sociétale, la crise mondiale impacte ainsi les religions. La question du jour d’après se pose dans tous les domaines. Mais si les politiques, les économistes, les médecins, les scientifiques, chacun dans leurs sphères, font preuve d’audace pour remettre en question leurs modèles respectifs, le système catholique romain tente lui d’échapper au Vortex général (visualisation objective du retour d’expérience), ce grand tourbillon qui, promet l’anthropologue israélien Yuval Noah Harari, nous fera vivre d’ici la fin de l’année dans un nouveau monde. Les catholiques vivent sans église, sans prêtres et sans sacrements, mais le système romain […]