« Ni idoles ni objets » (1) 

Nous ne sommes de loin pas tous fans de chats, de chiens ou autres bêtes à poils, à nageoires ou à plumes. Pourtant, dans l’imaginaire de beaucoup, les animaux de compagnie appartiennent au kit du bonheur parfait, que l’on vive seul, en couple ou en famille. Aujourd’hui 53% des foyers français (2) en possèdent un ou plusieurs. Un engouement qui ne fait que croître, et auquel nous avons souhaité consacrer le dossier de ce numéro d’été du Nouveau Messager.

Que révèle cette place de plus en plus grande accordée à nos amis les bêtes ? Que nous apportent ces créatures du bon Dieu qui, depuis 2015, sont reconnues par le Code civil(3), non plus comme des « biens meuble » mais comme des « êtres vivants doués de sensibilité » ? Je sais, pour avoir pleuré un matou auquel j’étais très attachée, à quel point un animal peut procurer de la joie et même aider à rester vivant. Le développement de la médiation animale, présentée dans ces pages, est à cet égard instructif.

Cela dit, n’en fait-on parfois pas trop pour les animaux de compagnie, au détriment des rapports humains ? Loin de nous l’envie de faire la morale ou de juger quiconque. Surtout pas celles et ceux qui s’engagent contre la maltraitance animale sous toutes ses formes. Ni celles et ceux qui connaissent l’isolement et dont l’animal de compagnie est parfois la seule source de réconfort. Mais comment comprendre, par exemple, ces propriétaires pas toujours fortunés, prêts à s’endetter pour soigner un animal ? Et que penser d’une ville comme Montpellier qui salarie des éducateurs canins au service de sa population et figure, en 2017, dans le tiercé gagnant des « villes les plus accueillantes pour nos chiens » décerné par un célèbre magazine animalier ? Ou encore des bénédictions d’animaux de compagnie, certes rares, mais qui ont cours dans l’une ou l’autre paroisse protestante en Allemagne, en Angleterre ou en Suisse ?

Loin d’être exhaustif, le dossier que vous allez découvrir n’a pas d’autre ambition que de faire réfléchir à la juste place de chacun, humain et animal, dans le projet créateur de Dieu tel que la Bible l’évoque.

Belle saison estivale, en compagnie ou non d’un ami à quatre pattes. D’une manière ou d’une autre, pourvu qu’elle nous relie au Vivant…

 

(1) Expression d’Antoine Nouis, dans L’aujourd’hui de la Création, éditions Les Bergers et les mages – Réveil Publications, 2001.

(2) D’après l’anthropologue Jean-Pierre Digard, sollicité pour ce dossier.

(3) Code civil, article 515-14.