De quoi nos rapports ambivalents aux animaux de compagnie sont-ils le signe ? Pour commencer, zoom sur le poids économique que représente ce marché en plein essor.

Près de 63 millions d’animaux partagent la vie des Français, d’après la dernière enquête FACO/TNS SOFRES réalisée en 2016. Si plus de la moitié sont des poissons, viennent ensuite 13,5 millions de chats et 7,3 millions de chiens. 32% des propriétaires de chiens et 39 % des propriétaires de chats les considèrent comme un membre à part entière de leur famille, d’après un sondage OpinionWay publié en 2015. Plus de deux Français sur cinq voient leur animal comme un réel soutien dans leur vie et plus de la moitié déclare y être attachés comme à un enfant.

Dans ces conditions, le marché des animaux de compagnie pèse 4,2 milliards d’euros par an en France selon Euromonitor International. Toilettage, accessoires… Au-delà du marché de la nourriture, 3 milliards d’euros à lui tout seul, tous les segments sont en croissance. En moyenne, les maîtres dépenseraient 600 € par an pour entretenir un chien et 800 € pour un chat.

Selon une enquête de l’institut Ipsos, les frais vétérinaires pour un chien s’élèvent en moyenne à 208 € par an et ceux pour un chat à 143 €. Mais la facture peut grimper au-delà des 1000 euros en cas d’affection grave. En complément, des « kiné » pour animaux ont fait leur apparition. À Wolfisheim, un centre d’hydrothérapie et de physiothérapie a ainsi soigné plus de 300 animaux depuis son ouverture début 2015, après une opération, du surpoids, ou encore une luxation de la rotule. Le forfait de cinq séances d’hydrothérapie-physiothérapie coûte 265 €. Une séance d’ostéopathie est facturée 55 €.

Assurances santé et services funéraires

À partir d’une dizaine d’euros par mois, des assureurs offrent de rembourser tout ou partie des frais en cas de maladie, d’accident ou de chirurgie des chiens, chats et autres bêtes, ainsi que les dépenses de prévention comme les vaccinations.

En France, assurer son animal reste encore une démarche rare : seuls 6 % des foyers ayant une bête à poils lui ont pris une assurance santé. « Nos clients ne sont pas des gens extrêmement riches », assure à l’Agence France Presse le PDG d’une entreprise d’assurance spécialisée basée à Lyon. « Ce sont des foyers pour qui l’animal de compagnie compte énormément et chez qui une dépense vétérinaire peut avoir un impact fort sur l’ensemble de la famille. » Pour comparaison, en Scandinavie, 80 % des chiens et 50 % des chats sont couverts. Mais ce marché de niche est en pleine croissance dans l’Hexagone. Entre 2011 et 2016, cette entreprise, leader de ce type d’assurances en France, a vu progresser son chiffre d’affaires de 12 à 35 millions d’euros.

La perte d’un animal s’apparente aujourd’hui pour beaucoup de maîtres à un véritable deuil, faisant les affaires des sociétés de pompes funèbres spécialisées. L’époque où les bêtes partaient pour l’usine d’équarrissage semble révolue. Actuellement, les vétérinaires proposent des services d’incinération dédiés. De plus en plus de propriétaires optent même pour la crémation individuelle et récupèrent les cendres de leur animal.

Des sociétés privées de proximité proposent ces services. La Compagnie des vétérinaires, leader du secteur en France, a ouvert fin 2016 un centre de crémation à Faulquemont près de Metz. Elle prévoit d’y incinérer près de 8000 dépouilles par an, venues du Grand-Est. Plus de 6000 familles viennent chaque année dans l’un des 14 centres en France de la compagnie pour accompagner leur animal jusqu’à son dernier voyage, avec préparation du corps et recueillement dans une salle des adieux. Coût d’une telle crémation privée : 270 €.