Lors d’un enterrement, je vais toujours voir le maître de cérémonie et les porteurs pour me présenter, leur expliquer ce que j’attends et, à la fin, les remercier. Nous avons besoin les uns des autres pour que cela se passe le mieux possible. Car, en fait, de cette fluidité dépend l’harmonie de tout ce qui va se passer.

Mais j’ai parfois eu affaire à des employés de pompes funèbres qui dépassaient leurs prérogatives, notamment quand la cérémonie se passait au crématorium ou au funérarium. Dans son lieu, le maître de cérémonie a tendance à vouloir tout prendre en main. On découvre ainsi, après le temps de parole réservé au pasteur, qu’il a fait choisir un texte à la famille et qu’il le lit. Ce choix n’est d’ailleurs pas toujours un problème mais il aurait pu être intégré à la cérémonie. D’ailleurs certaines entreprises proposent de véritables « liturgies laïques » se passant, dès lors, complètement des Églises.

J’imagine, vu la réelle qualité de certains, qu’il existe une formation à la prise de parole pour devenir maître de cérémonie. Entre les informations obligatoires à transmettre à l’auditoire, la valorisation des services fournis par l’entreprise de pompes funèbres : cela ne s’improvise pas. Mais parfois cela dérape, j’y ai assisté. Debout, face à l’assemblée, avec un ton rappelant l’humoriste Eli Semoun dans son sketch sur le sujet, le maître de cérémonie indique que pendant la crémation, des distributeurs de boissons froides ou chaudes sont disponibles. Difficile de reprendre après. Ou les porteurs embauchés à l’extérieur dont les costumes ne sont manifestement pas les leurs.

Et puis il y a la question des finances. Là où les protestants tentent une pédagogie du don, ils sont bien souvent court-circuités. Combien voulez vous donner à l’Église ? D’habitude on doit donner X euros, en s’alignant sur le tarif demandé par l’Église catholique. Ce ne serait pas grave en soi, et d’ailleurs c’est parfois à notre avantage, si ces sommes n’étaient, par certaines entreprises de pompes funèbres, conservées pendant l’année civile et restituées à l’Église au moment du bilan de fin d’année en un seul chèque. Pour certains actes, cela correspond à un maintien de 11 mois en trésorerie. Mais, c’est bien connu, on ne se souvient que des moments désagréables et pas de ceux avec qui cela s’est bien passé.