Il n’y a pas de vie collective possible sans que l’humain n’impose une limite à une libido potentiellement infinie. Toutes les sociétés ont posé des limites pour marquer ce qui est possible et ce qui est interdit dans ce domaine. La sexualité de ses membres est une façon de juger une civilisation. L’évolution de notre société ces dernières décennies va dans le sens d’un renforcement des interdits qui tournent autour du respect des enfants. La pédophilie, qui a pu être relativement tolérée par certains dans les années 1970 (affaire Gabriel Matzneff), est considérée comme un crime abominable de nos jours.

Dans la Bible, un des passages qui pose ces distinctions est le chapitre 18 du livre du ­Lévitique. Au centre de cette séquence qui égraine des interdits sexuels, un verset semble d’un autre registre : « Tu ne livreras aucun de tes enfants pour le faire passer au Molek ; tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu. Je suis le Seigneur (1). » Le Molek était une idole devant laquelle on faisait passer ses enfants par le feu.

Le sacrifice des enfants était une pratique courante dans l’Antiquité. On a retrouvé au Proche-Orient et en […]