On ne peut que rester perplexe devant l’imprégnation religieuse de la politique américaine. Que l’on songe à la Bible brandie par le président Trump comme une arme politique. Que l’on s’inquiète de l’influence de ces évangéliques néo- charismatiques mobilisés autour de lui pour dominer le monde par ce qu’ils appellent « les sept montagnes de la culture ».

Ou encore que l’on s’interroge sur le choix de cette nouvelle juge à la Cour suprême pour ses compétences autant que pour son appartenance à la frange traditionaliste du catholicisme… Dans ce contexte pour le moins inquiétant s’annonce, de notre côté de l’Atlantique, une loi « contre le séparatisme » qui entend mettre un frein à l’emprise islamiste constatée dans certains territoires perdus de la République. Surtout, ne nions pas le problème : il existe réellement et nos enfants – principalement issus de la tradition musulmane – sont en danger. Il semble donc légitime que l’État s’en préoccupe… Et il nous revient, de manière tout aussi légitime, d’exercer notre vigilance dans le cadre de la laïcité. En quoi cette batterie de mesures hétéroclites qui s’occupe pêle-mêle de virginité, de cantines scolaires, du conte- nu des prédications et des textes sacrés, de la place des femmes ou des horaires de piscine, est susceptible de répondre à la question posée ? N’y a-t-il pas un danger plus sérieux encore à […]